Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Elections européennes 2019 : après les crises à répétition, un sursaut du sentiment européen

La participation électorale a augmenté dans vingt des vingt-huit pays de l’Union européenne.

Publié le 28 mai 2019 à 10h48, modifié le 01 juin 2019 à 06h09 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Devant le Parlement européen, à Bruxelles, le 26 mai.

C’est l’une des surprises des élections européennes du 26 mai. Le scrutin a longtemps été promis aux forces eurosceptiques, voire europhobes, sur l’ensemble du continent. Il a cependant débouché sur une progression modeste de ces partis, en dépit de la victoire de Marine le Pen en France et de Matteo Salvini en Italie – sans oublier celle de Nigel Farage au Royaume-Uni.

Au final, les Verts et les centristes se renforcent tout autant, voire davantage, profitant eux aussi de l’affaiblissement des conservateurs et des sociaux-démocrates.

Surtout, au lieu d’illustrer un repli sur soi général, le scrutin marque l’émergence d’une frange d’électeurs portés par le souci d’une approche européenne. Comme si une partie de l’électorat avait, au fil des crises internes (zone euro, Brexit, migrants en particulier) et des défis extérieurs (Trump, Poutine, Erdogan), revisité les raisons, sinon de s’unir toujours plus étroitement, du moins de coopérer en bonne intelligence.

Le premier indice qu’un vent nouveau souffle sur la construction commune est la progression de la participation dans vingt des vingt-huit pays de l’Union européenne (UE). En moyenne, un électeur sur deux s’est déplacé pour voter, du jamais-vu depuis 1994, quand la Communauté européenne comptait douze membres, dix ans avant l’élargissement de 2004 à l’Europe centrale. Certes, l’abstention demeure élevée et très au-dessus de son niveau général lors des scrutins nationaux.

« Un sens nouveau »

Cependant, la hausse de la mobilisation concerne l’ouest – en Allemagne, six électeurs sur dix se sont déplacés, un record – comme l’est du continent, dans une moindre mesure.

« Ces élections pourraient rester comme les premières véritablement européennes, analyse Thierry Chopin, professeur à l’Université catholique de Lille, la baisse de la participation récurrente, ces dernières décennies, était interprétée comme une marque d’indifférence ou de scepticisme ; sa hausse laisse penser que ce scrutin a pris un sens nouveau. »

« Le contexte européen a conduit à une prise de conscience de la nécessité d’aller voter pour des raisons géopolitiques, les Européens prenant conscience du besoin de défendre leur modèle dans un monde de plus en plus hostile, et en raison de défis transnationaux, comme les questions climatiques et migratoires », relève Yves Bertoncini, président du groupe d’étude et d’information Mouvement européen-France. « Le péril nationaliste, c’est-à-dire le risque d’un détricotage de l’intérieur, a aussi sensibilisé une partie de l’électorat », estime-t-il.

Il vous reste 55.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.