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Brexit : Theresa May dos au mur

Pour convaincre les sceptiques, Theresa May sera peut-être obligée de faire des concessions. [BEN STANSALL / AFP].

Une situation inextricable ? Après le rejet sans appel par le Parlement britannique, mardi dernier, de son accord de Brexit négocié avec l’Union européenne, Theresa May va de nouveau faire face aux députés, ce lundi 21 janvier.

Cette fois-ci, la Première ministre doit leur présenter son «plan B» de divorce, annoncé comme celui de la dernière chance. L’objectif étant pour elle d'éviter une sortie sans accord, le 29 mars prochain, qui serait catastrophique aussi bien pour Londres que pour Bruxelles.

A un peu plus de deux mois de la date fatidique, l’incertitude est totale.

Des obstacles en nombre

Le plan alternatif que Theresa May exposera aux parlementaires doit être soumis au vote rapidement, dès le 29 janvier.

Pour convaincre les sceptiques, la locataire du 10 Downing Street sera peut-être obligée de faire des concessions. A savoir accepter que son pays reste dans l’union douanière et que les citoyens européens soient libres de circuler outre-Manche. 

Selon le Sunday Times, la dirigeante britannique souhaite par ailleurs conclure un traité avec le gouvernement irlandais pour retirer de l’accord la question de la frontière en Irlande, sur laquelle se concentrent les tensions.

Mais Theresa May ne va pas répondre à toutes les revendications de ses adversaires. Elle a en effet jugé «impossible» d’écarter l’éventualité d’un Brexit sans accord, comme le réclament les travaillistes, le principal parti d’opposition.

Les difficultés pourraient aussi venir de l’extérieur, car les modifications du texte devraient, dans le même temps, être approuvées par l’UE.

La Première ministre pourrait donc, face à l’échéance du divorce qui se rapproche, demander à Bruxelles de reporter la date du Brexit, ce qu’elle exclut pour l’instant.

Mais, dans son dos, deux groupes de députés poussent en faveur de cette alternative. «Les Européens pourraient se montrer ouverts à une extension de la période de négociation», estime Elvire Fabry, chercheuse à l’Institut Jacques Delors.

Autre possibilité radicale mise de côté par Theresa May, mais qui gagne des soutiens, celle d’un second référendum. «Une majorité de députés travaillistes y est favorable, mais pas son leader, Jeremy Corbyn, qui met la pression pour les élections anticipées», ajoute Elvire Fabry.

Tout comme celle d’un report, cette option pose le problème des élections européennes, qui doivent se dérouler en mai sans les Britanniques.

L’ombre du «no deal»

Face à tous ces obstacles, c’est l’hypothèse tant redoutée d’une sortie sans accord du Royaume-Uni de l’UE qui paraît aujourd’hui la plus probable.

Inquiets de ce scénario et ne voulant pas être pris au dépourvu dans les prochaines semaines, Bruxelles et plusieurs pays européens ont d’ailleurs accéléré leurs préparatifs en vue de cette éventualité.

Paris va ainsi allouer 50 millions d’euros à des travaux d’aménagement dans les ports et les aéroports, et embaucher près de 600 personnes (douaniers, vétérinaires...) pour les contrôles aux frontières. 

De son côté, Dublin a provisionné 1,5 milliard d'euros pour amortir le choc à venir. Tout en croisant les doigts pour ne pas que le «no deal», synonyme de véritable saut dans l’inconnu à l’échelle continentale, devienne réalité. 

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