Policy Paper 164

Un marché unique approfondi pour le travail et l’innovation numérique

Dans son Policy Paper, Paul-Jaspers Dittrich fait des propositions en faveur d’un véritable marché européen de l’emploi et pour réformer le marché des produits dans le secteur numérique. 

Paul-Jaspers Dittrich, chercheur au sein de notre bureau en Allemagne, le Jacques Delors Institut – Berlin, indique dans son Policy paper que l’UE doit augmenter la croissance de sa productivité. Une plus grande mobilité des facteurs, et notamment du travail, mais aussi des capitaux ou des connaissances et de la technologie serait bénéfique aux citoyens européens car elle améliorerait l’efficacité de l’allocation des ressources et donc la productivité et le bien-être au sein du marché unique. Une plus grande mobilité géographique du travail et l’existence d’un véritable marché du travail européen pourraient devenir un facteur important pour remettre l’UE sur la voie d’une croissance économique plus forte, d’un accroissement de la productivité et d’une réduction du chômage conjoncturel.

Les réformes du marché des produits dans le secteur numérique peuvent soutenir la croissance de la productivité totale des facteurs. Le marché unique numérique devrait devenir l’une des pierres angulaires de l’augmentation future de la productivité. Plusieurs mesures devraient être prises afin de remplir ces objectifs. Le portail européen sur la mobilité de l’emploi d’EURES pourrait devenir à long terme une agence pour l’emploi européenne. Les agences nationales pour l’emploi devraient coopérer davantage et procéder à des échanges d’information dans une base de données européenne des vacances d’emplois. L’amélioration du fonctionnement du système de placement doit être accompagnée par des mesures discrétionnaires destinées à offrir des formations et des emplois aux jeunes et à faire face aux pénuries de compétences. Erasmus Pro constitue l’une des propositions en ce sens : elle prévoit un million d’apprentis européens d’ici 2020. Les États membres devraient simplifier les procédures de reconnaissance et ouvrir les « professions protégées » telles qu’architectes, comptables ou ingénieurs aux citoyens européens.

Une action politique nationale doit compléter la réglementation européenne : les pays du Sud de l’Europe doivent introduire dans leur policy-mix national davantage d’éléments de « flexicurité » ainsi que l’apprentissage tout au long de la vie. Des pays comme l’Allemagne devraient investir davantage dans l’éducation supérieure car la démographie vieillissante conduira sinon à une accélération de la pénurie de compétences.

La construction d’un marché du travail européen doit s’accompagner d’actions politiques prioritaires pour gérer la transformation numérique. Le bon fonctionnement du marché unique numérique permettrait d’accélérer la diffusion de nouvelles idées, de modèles économiques et de technologies, favorisant ainsi la productivité totale des facteurs. Le commerce électronique constitue un segment en rapide croissance qui devrait mieux utiliser le marché unique. Les marchés du mobile doivent être plus concurrentiels pour les entreprises et une meilleure coordination entre les États membres est nécessaire pour l’assignation des licences d’utilisation du spectre. Cela pourrait conduire à une adaptation et une diffusion plus rapide de la future technologie 5G, offrant en échange à l’UE un aspect concurrentiel pour le développement de nouveaux produits et services à l’ère de l’interconnectivité et de l’Internet des objets.

Ce Policy paper n’est disponible qu’en anglais.