Décryptage

Le climat politique espagnol à l’approche des scrutins

Victor Sobrino, directeur de Kantar Spain et Maxime Borg, chargé d’études à Kantar France, puis Daniel Debomy, chercheur associé à l’Institut Jacques Delors et directeur d’OPTEM, nous livrent leurs décryptages de l’état d’esprit des Espagnols sur l’Europe à l’approche des scrutins pour élire leurs députés nationaux et européens.

Les Espagnols sont de nouveau appelés aux urnes. Les scrutins nationaux et européens, qui vont se succéder à un mois d’intervalle, surviennent dans un pays plongé dans une période d’instabilité politique depuis les élections générales de décembre 2015, qui ont mis fin au bipartisme qui régnait jusqu’alors. A ce titre, l’Espagne a pu apparaître comme précurseur des crises politiques qui, avec des degrés d’intensité divers, n’ont épargné aucun des pays les plus peuplés d’Europe occidentale : Royaume-Uni, Allemagne, Italie et France. Depuis ce scrutin de 2015, l’économie espagnole a retrouvé quelques couleurs, le chômage s’y est atténué. Mais le pays a été secoué par une crise d’une autre nature, consécutive au référendum du 1er octobre 2017 organisé par le gouvernement de Catalogne, fragilisant Mariano Rajoy jusqu’à favoriser sa chute. Le gouvernement de Pedro Sanchez qui lui a succédé ne disposant pas d’une majorité stable, les électeurs espagnols sont invités aux urnes le 28 avril, avant de revoter un mois plus tard pour les européennes. Celles-ci trouvent des Espagnols qui ont été échaudés par la crise financière de 2008 et la crise de l’euro mais qui retrouvent progressivement de leur eurofaveur longtemps acquise. Ces deux scrutins, qui pourraient être l’occasion d’une première percée nationale d’une extrême droite jusque-là absente en Espagne, pèseront non seulement sur l’avenir du pays mais sur celui de l’Europe.

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