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A Bruxelles, les volte-face Ă  rĂ©pĂ©tition de l’Allemagne inquiĂštent

Moteurs thermiques, pacte de stabilité  Berlin revient sur des textes pourtant validĂ©s, consĂ©quence des dissensions au sein de la coalition au pouvoir.

Par  (Bruxelles, bureau europĂ©en)

Publié le 15 mars 2023 à 05h00, modifié le 15 mars 2023 à 14h23

Temps de Lecture 4 min.

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Le ministre des finances allemand, Christian Lindner, s’entretient avec le prĂ©sident de l’Eurogroupe, l’Irlandais Paschal Donohoe, Ă  Bruxelles, le 13 mars 2023.

Au sein des institutions europĂ©ennes, on sait bien que la Hongrie ou la Pologne ne sont pas toujours fiables. A plusieurs reprises, Budapest et Varsovie sont revenues sur des engagements pris vis-Ă -vis de leurs partenaires communautaires. Mais quand c’est Berlin qui manque Ă  sa parole, l’affaire prend une tout autre dimension.

Mardi 14 mars, Christian Lindner, le ministre des finances allemand (FDP), a exaspĂ©rĂ© certains de ses homologues en exigeant la modification d’un texte sur la prochaine rĂ©forme du pacte de stabilitĂ© et de croissance, qui limite le dĂ©ficit et la dette publics Ă  respectivement 3 % et 60 % du produit intĂ©rieur brut.

Tout avait pourtant Ă©tĂ© calĂ© par les ambassadeurs des Vingt-Sept auprĂšs de l’Union europĂ©enne (UE) qui, la semaine prĂ©cĂ©dente, en avaient nĂ©gociĂ© les termes, Ă  la virgule prĂšs, en concertation avec leur capitale. Il s’agissait de cadrer le dĂ©bat − en listant les points de consensus et ceux qui divisent encore − pour que la Commission puisse revenir devant les Etats membres, mi-avril, avec une proposition de rĂ©forme en bonne et due forme des rĂšgles de gouvernance budgĂ©taires.

Christian Lindner a informĂ© ses homologues de la zone euro de son revirement, lundi, la veille de la rĂ©union du conseil des ministres des finances, arguant que les positions allemandes n’avaient pas suffisamment Ă©tĂ© prises en compte. « Les Ă©changes ont Ă©tĂ© durs », confie un diplomate europĂ©en. Finalement, l’Allemand a obtenu l’ajout d’un paragraphe en vertu duquel « la Commission doit encore consulter les Etats membres avant de mettre sur la table une proposition lĂ©gislative pour cette rĂ©forme », a expliquĂ©, mardi, la ministre suĂ©doise Elisabeth Svantesson, dont le pays assure la prĂ©sidence tournante du Conseil de l’UE. « Rien de plus », a-t-elle ajoutĂ©.

« Un trÚs mauvais signal »

« Le train ne pourra pas quitter la gare tant que sa destination ne sera pas claire. Il reste encore beaucoup Ă  faire pour que l’Allemagne puisse accepter un accord », a pour sa part commentĂ© Christian Lindner, trĂšs attachĂ© Ă  l’orthodoxie budgĂ©taire, en quittant le conseil des ministres. « Sur le fond, il n’y a pas de changement dans le texte. Mais Lindner a mis un coup de pression politique sur la Commission sur le thĂšme : si vous ne tenez pas assez compte de notre position  », dĂ©crypte un diplomate. Sa prestation pourrait nĂ©anmoins avoir pour consĂ©quence de retarder la rĂ©forme, qui ne manquera pas de susciter des dĂ©bats houleux entre les Vingt-Sept.

Tout ça pour ça ? En rĂ©alitĂ©, l’Allemagne pouvait exprimer ses rĂ©ticences sur le texte la semaine derniĂšre, lorsqu’il Ă©tait dĂ©battu entre les ambassadeurs. C’est sa volte-face de derniĂšre minute qui choque Ă  Bruxelles. « L’UE est fondĂ©e sur le droit et la confiance entre Etats membres », juge SĂ©bastien Maillard, directeur de l’Institut Jacques-Delors, pour qui « ce type de comportement envoie un trĂšs mauvais signal, celui que tout accord peut ĂȘtre remis en cause. Si l’Allemagne, un pays fondateur de l’UE, le fait, pourquoi les autres ne le feraient pas ? »

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