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Angela Merkel, européenne par raison plutôt que par passion

La chancelière allemande, qui vient d’assurer la présidence tournante de l’Union européenne et dont la succession se joue samedi 16 janvier au congrès de la CDU, a su, face à la pandémie, remiser sa rigidité pour éviter le pire.

Publié le 15 janvier 2021 à 18h30, modifié le 23 avril 2021 à 16h51 Temps de Lecture 4 min.

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Analyse. Angela Merkel n’est pas une grande européenne. Jamais elle n’a livré sa vision de l’Europe dans un discours qui aurait fait date. Ni prétendu vouloir en reconstruire le modèle. Au nom de la rigueur budgétaire et de la défense des intérêts allemands, elle a même longtemps empêché toute évolution d’une Union à bout de souffle, éreintée par la succession de la débâcle grecque, de la crise migratoire et du Brexit.

Et pourtant, à la toute fin de son quatrième et dernier mandat à la tête de l’Allemagne, la chancelière a joué un rôle déterminant, aux côtés de la France, pour éviter que le Covid-19 fasse imploser l’Europe, emportant dans son sillage le marché intérieur, l’espace Schengen et la zone euro. En acceptant un plan de relance financé par une dette commune aux Vingt-Sept et distribuant des aides aux pays les plus mal en point, « Merkel a fait un véritable saut », juge l’historien néerlandais Luuk Van Middelaar. Ce faisant, et bien qu’elle s’en défende, Angela Merkel a donné à la construction communautaire une nouvelle impulsion, plus fédérale et plus solidaire.

« Merkel n’est pas une visionnaire de l’Europe, mais elle est une gestionnaire de crise », Sébastien Maillard, directeur de l’Institut Jacques Delors

La présidence allemande du Conseil de l’Union européenne, qui s’est achevée le 31 décembre 2020, a confirmé cette conversion de la dernière heure de la chancelière. En six mois, Berlin a mené à bien, tambour battant, des chantiers aussi complexes techniquement qu’explosifs politiquement. A commencer par le budget européen (2021-2027) de 1 074 milliards d’euros. Et le plan de relance de 750 milliards, auquel aussi bien les « frugaux » (Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède) que la Hongrie et la Pologne étaient, pour des raisons différentes mais tout aussi enracinées, radicalement opposés. Les premiers se sont résolus à cette ébauche d’une Union de transferts, qu’ils avaient toujours, comme Berlin, combattue. Les seconds ont finalement consenti, après avoir obtenu un délai de deux ans, à ce qu’un lien soit créé entre le versement des fonds européens et le respect de l’Etat de droit.

« VRP de l’industrie allemande »

Pour arriver à cette performance, il aura fallu le sens du compromis allemand, inhérent à la vie politique Outre-Rhin. Et tout le talent de négociatrice d’Angela Merkel, qui, de par son histoire personnelle, et la place de son pays en Europe, peut aussi bien convaincre Mark Rutte, le premier ministre néerlandais, que son homologue hongrois, Viktor Orban, et faire le lien entre l’Est et l’Ouest. « Merkel n’est pas une visionnaire de l’Europe, elle n’est pas motrice sur le terrain des idées, juge Sébastien Maillard, directeur de l’Institut Jacques Delors, mais elle est une gestionnaire de crise. »

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