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Enfin l'heure du Brexit ?

Le Royaume-Uni et l'UE ont notamment trouvé un compromis pour éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande et l'Irlande du Nord. Le Royaume-Uni et l'UE ont notamment trouvé un compromis pour éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande et l'Irlande du Nord. [AP Photo/Kirsty Wigglesworth/SIPA]

Vers un dénouement heureux ? Après des mois de discussions ardues, les négociateurs européens et britanniques ont enfin trouvé ce jeudi 17 octobre un nouvel accord de Brexit, à deux semaines du divorce. Un «deal» qui doit permettre une sortie du Royaume-Uni de l’UE sans rupture brutale des liens le 31 octobre.

Ce texte a été arraché quelques heures avant le début d’un sommet européen à Bruxelles, durant lequel les dirigeants européens ont donné ce jeudi soir leur aval au projet. La voie vers un accord semble donc dégagée, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker saluant hier un accord «excellent» pour l’un, «équilibré et équitable» pour l’autre.

Mais une embûche, et non des moindres, se met encore en travers de la route d’un Brexit «doux» : le Parlement britannique, qui doit valider samedi le compromis trouvé. 

Pas d’unanimité autour de l’accord

Londres et Bruxelles se sont enfin mis d’accord jeudi sur plusieurs points du divorce qui posaient jusque-là problème. Les deux parties ont notamment réussi à trouver une solution, plutôt complexe et alternative au «backstop», afin d’empêcher le retour d'une frontière «dure» entre l'Irlande, membre de l'UE, et l'Irlande du Nord, territoire du Royaume-Uni, après le Brexit.

Un impératif pour les deux camps, qui ne voulaient pas prendre le risque de voir s’enflammer de nouveau l’île d’Irlande, où des troubles sanglants ont fait 3.500 morts entre 1969 et 1998. La question du droit de regard octroyé à l’assemblée nord-irlandaise sur le «deal», ainsi que celle de la relation future entre Londres et l’UE, ont également fait l’objet de compromis.

Mais la prudence reste de mise, cet accord devant encore être approuvé par les députés britanniques, lors d’un vote prévu samedi. Ce qui ne sera pas une mince affaire pour Boris Johnson, qui ne dispose plus de la majorité absolue au Parlement depuis les défections et les exclusions de plusieurs élus conservateurs début septembre.

Son allié-clé du DUP, petit parti unioniste nord-irlandais, a d’ores et déjà déclaré qu’il ne soutiendrait pas le projet. Tout comme les leaders du Parti travailliste et des Libéraux-démocrates. Mais ces deux formations «pourraient accepter de voter en faveur de l’accord s’il est ensuite soumis à un référendum», indique Elvire Fabry, chercheuse à l’Institut Jacques Delors. Plane donc la menace d’un rejet, à l’instar de ce qu’il s’était passé trois fois avec l’accord de Theresa May - la prédécesseure de Boris Johnson - en début d’année.

L’avenir du divorce en suspens

Selon que les députés britanniques votent pour ou contre l’accord, l’avenir du Brexit sera diamétralement différent. En cas d’approbation, le Brexit doit être effectif le 31 octobre. Une période de transition s’ouvrira alors jusqu’à fin 2020 minimum, durant laquelle quasiment rien ne changera dans les relations entre Londres et l’UE.

Mais, dans le cas contraire, l’inconnue est totale. Jean-Claude Juncker a exclu jeudi tout nouveau report du Brexit - qui serait le troisième -, sous-entendant que les députés n’avaient le choix qu’entre le «deal» trouvé et un Brexit sans accord. Mais une loi votée au Parlement britannique début septembre pourrait venir tout compliquer, puisqu’elle oblige Boris Johnson à demander un report pour éviter un «no deal». De quoi imaginer encore de nouveaux rebondissements à ce feuilleton.

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