« Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas », a promis Emmanuel Macron avant sa réélection, le 16 avril à Marseille. Le chef de l’Etat a également annoncé vouloir aller deux fois plus vite sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, alors que la France est en retard sur ses objectifs climatiques et a été rappelée à l’ordre à deux reprises par la justice. Décarbonation de l’ensemble de l’économie, modification profonde des systèmes alimentaires et agricoles, protection de la biodiversité, abandon des produits phytosanitaires les plus dangereux, lutte contre les pollutions… S’il veut tenir ses engagements et faire de la France une « grande nation écologique », le président devra accélérer de nombreux fronts. Tour d’horizon de quelques chantiers prioritaires.
Choisir la bonne gouvernance
A quelques jours de la nomination du nouveau premier ministre et de la désignation de son gouvernement, l’architecture ministérielle de la politique environnementale et climatique n’est pas encore définitivement arrêtée. Il y a certes les annonces du candidat Macron, à Marseille, qui dessinaient le cadre : un premier ministre « chargé de la planification écologique » et deux ministères « forts », l’un pour la « planification énergétique » et l’autre « chargé de la planification écologique territoriale ». Un schéma qui semble difficile à concrétiser quand il s’agit de préciser les attributions de ces ministères.
« Avec un premier ministre en charge de la planification écologique, ce n’est plus seulement le ministère de la transition écologique qui discute avec les autres ministères, avance Barbara Pompili, actuelle ministre de cette transition. Tous devront mettre en place cette politique. » Cette nouvelle responsabilité de Matignon pourrait se décliner par l’arrivée d’un secrétariat général à la planification écologique, sous l’autorité directe du premier ministre, décline Pascal Canfin, député européen (Renew Europe) et président de la commission environnement du Parlement européen.
Mais rien n’est encore défini. Comment planifier la production énergétique quand on sait qu’elle est étroitement liée à la question territoriale, par exemple s’agissant de l’implantation des éoliennes ? Quid de l’avenir de Roquelaure, siège de l’actuel ministère de la transition écologique, qui se trouverait scindé en deux ? Pour des proches du dossier, l’actuel ministère, avec ses prérogatives – logement, transports, biodiversité, etc. –, pourrait demeurer, rebaptisé du nouveau label « planification écologique territoriale », gardant ainsi ses directions centrales, à l’exception de l’énergie.
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