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Les candidats à la présidentielle invités à programmer des investissements « climat »

Quatre think tanks français appellent les candidats à l'Elysée à proposer une programmation chiffrée sur plusieurs années. Un moyen d'envoyer un signal fort aux entreprises comme aux autres pays européens.

Il est impossible de savoir combien la France consacrera à la rénovation énergétique des bâtiments dans les années à venir.
Il est impossible de savoir combien la France consacrera à la rénovation énergétique des bâtiments dans les années à venir. (Stéphane AUDRAS/REA)

Par Muryel Jacque

Publié le 14 déc. 2021 à 07:40Mis à jour le 14 déc. 2021 à 12:42

Combien faut-il investir dans les années à venir pour relever le défi climatique ? Bien plus qu'aujourd'hui. Au bas mot, entre 13 et 15 milliards d'euros d'investissements publics et privés supplémentaires seront nécessaires chaque année jusqu'en 2023 si la France veut tenir ses objectifs « climat », et entre 23 et 29 milliards par an entre 2024 et 2028, selon les calculs de l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE).

Il faudra donc « très probablement augmenter les financements publics, ne serait-ce que pour investir dans les secteurs les plus risqués ou encore très largement sous-développés - comme la rénovation globale des bâtiments - pour préparer la France aux impacts inéluctables du changement climatique », préviennent l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), l'Iddri, l'Institut Jacques Delors et I4CE dans une note commune. « Il n'est pas sûr qu'on ait compris à quel point la transition écologique va être abrupte », relève Thomas Pellerin-Carlin, le directeur du Centre énergie de l'Institut Jacques Delors. Un mot qui n'est pas le plus adapté, note-t-il. « Il faudrait parler de transformation voire de révolution ».

Décrochage durable

Le prochain quinquennat sera donc crucial. Les quatre think tanks exhortent les candidats à l'élection présidentielle de 2022 à mettre sur pied un projet de « programmation pluriannuelle » des investissements publics. Elle devrait, selon eux, a minima couvrir ce prochain quinquennat, voire aller jusqu'en 2030, afin de s'accorder avec les objectifs climat qui ont été fixés à cet horizon. « Nous interpellons les candidats pour leur demander comment ils comptent programmer ces investissements climat dans la durée, et pas projet de loi de finances par projet de loi de finances », fait valoir le directeur général d'I4CE, Benoît Leguet.

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Alors que le plan de relance, qui consacre 30 milliards au verdissement de l'économie, court sur deux ans seulement, il est impossible aujourd'hui de savoir, par exemple, combien la France consacrera sur le long terme à la rénovation énergétique des bâtiments, soulignent-ils. Un secteur responsable de 28 % des émissions de gaz à effet de serre, notamment en raison des systèmes de chauffage, dont la décarbonation est pourtant « un prérequis » pour l'atteinte de la neutralité carbone , a averti le Haut Conseil pour le climat.

Une telle programmation des investissements climat, qui inclurait les réformes fiscales engagées ou encore les différents modes de financement, permettrait aux entreprises de « prévoir, planifier, prioriser et agir avec plus d'efficience », assurent les auteurs de la note. Et au final, rendrait la transition écologique moins coûteuse pour la société. Faute de « décisions structurantes […] prises dès 2022 », la France s'exposerait, selon eux, à un « décrochage durable » et à une « sortie de la trajectoire » fixée pour réduire suffisamment les émissions.

Tout plan « sérieux » d'investissement sur le climat devrait aussi inclure un volet détaillé sur la recherche et l'innovation pour le climat, insistent les think tanks, relevant que la R & D est encore mal dotée. En 2019, moins de 0,1 % du PIB français est allé à l'énergie, dont 0,06 % consacré au nucléaire, et seulement 0,007 % à l'efficacité énergétique, « et encore moins » pour les énergies renouvelables ou pour l'hydrogène, soulignent-ils. Des montants en baisse sur les dix dernières années en France et en Europe, contrairement à ce qu'il se passe en Chine qui a triplé ses investissements en dix ans, et même aux Etats-Unis.

Muryel Jacque

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