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Commerce : face à la montée des tensions géopolitiques, l’Europe veut se protéger

La Commission européenne va proposer, mercredi 8 décembre, un outil pour permettre aux Vingt-Sept d’adopter des sanctions contre un pays tiers qui imposerait des mesures de rétorsion pour des motifs politiques.

Par  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 08 décembre 2021 à 04h47, modifié le 08 décembre 2021 à 08h48

Temps de Lecture 5 min.

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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Bruxelles, le 1er décembre  2021.

Petit à petit, l’Union européenne (UE) essaie de se doter des instruments qui lui permettront de peser sur l’échiquier mondial, aux côtés des Etats-Unis et de la Chine.

Si elle ne veut pas se laisser marginaliser, voire instrumentaliser, dans ce combat entre Pékin et Washington pour la place de première puissance mondiale, l’Europe n’a d’autre choix que de s’armer à son tour pour édifier ce que certains, comme le président français Emmanuel Macron, appellent son « autonomie stratégique », d’autres, comme le nouveau chancelier allemand Olaf Scholz, sa « souveraineté ».

Les Vingt-Sept n’ont pas forcément la même appréhension de ces concepts, mais ils reconnaissent tous que la construction européenne, dont les principaux acquis restent le marché unique et l’euro, doit évoluer. Mercredi 8 décembre, la Commission européenne de Bruxelles doit faire une nouvelle proposition législative pour étoffer cet arsenal en devenir d’une Europe qui se veut géopolitique.

L’« instrument anti-coercition », imaginé par l’exécutif communautaire, doit permettre aux Vingt-Sept d’adopter des sanctions contre un pays tiers qui imposerait des mesures de rétorsion commerciales contre l’un des leurs (ou des entreprises européennes) pour des motifs purement politiques ; ce pays cherche ainsi à faire revenir le pays européen sur une décision ou à l’inciter à défendre son point de vue auprès des institutions communautaires.

Il s’agit ici de répondre à « ces cas de plus en plus fréquents où les tensions géopolitiques contaminent les relations économiques et commerciales. Celles-ci deviennent des armes dans ces conflits géopolitiques », explique un haut fonctionnaire européen. On pense bien sûr à l’extraterritorialité du droit américain qui a empêché les entreprises européennes de travailler avec l’Iran quand les Etats-Unis du président Donald Trump ont décidé d’imposer de nouvelles sanctions contre Téhéran. Ou, plus récemment, à la Lituanie, qui a affirmé, le 3 décembre, s’être vue interdite d’exporter en Chine, par ce qu’elle avait accueilli sur son sol une représentation diplomatique taïwanaise, alors que Pékin considère que l’île fait partie de son territoire.

« Coincée entre le marteau et l’enclume »

« Cet instrument doit permettre à l’UE d’éviter le gel réglementaire, sous la pression de pays tiers », explique Elvire Fabry, de l’Institut Jacques-Delors. Comme quand, en 2013, la Commission a abandonné son enquête contre Huawei pour violation des règles de concurrence après que la Chine a menacé de taxer les vins français et les automobiles allemandes. « Dans un contexte de rivalités croissantes entre les Etats-Unis et la Chine, où l’on subit déjà l’extraterritorialité du droit américain et où la Chine s’est, elle aussi, dotée cet été d’un droit extraterritorial, l’Europe risque de se trouver coincée entre Washington et Pékin, entre le marteau et l’enclume », poursuit Elvire Fabry.

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