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Avant la possible victoire de Giorgia Meloni en Italie, craintes et interrogations à Bruxelles

La candidate postfasciste, présidente de Fratelli d’Italia, veut s’inscrire dans la continuité à Bruxelles, sans renier ses valeurs.

Par  (Bruxelles, bureau européen) et  (Milan (Italie), envoyé spécial)

Publié le 22 septembre 2022 à 15h00, modifié le 23 septembre 2022 à 15h44

Temps de Lecture 4 min.

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La présidente du parti Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, lors d’un meeting à Milan, en Italie, le 11 septembre 2022.

En moins d’un an, les trois premières économies de l’Union européenne (UE) auront changé de chef d’Etat ou de gouvernement. En décembre 2021, les Allemands ont porté Olaf Scholz à la chancellerie à Berlin. En avril, les Français ont reconduit Emmanuel Macron à l’Elysée, et le 25 septembre, ce sera au tour des Italiens d’élire le Parlement qui désignera le successeur de Mario Draghi. Entre la guerre en Ukraine, la flambée des prix de l’énergie et la récession qui s’annonce, les Européens se seraient bien passés du départ de l’ancien banquier central et de ce scrutin à haut risque, qui ouvre une nouvelle période d’incertitudes.

Si Giorgia Meloni sort de l’élection en position d’être la prochaine présidente du Conseil italien, comme le prédisent la plupart des sondages, « ce sera la première fois que l’extrême droite sera à la tête d’un pays fondateur de l’Union européenne », s’émeut l’eurodéputé libéral (Renew) Sandro Gozi. « On a une guerre, une crise de l’énergie, une crise alimentaire mondiale, une crise économique qui s’annonce. Une postfasciste à la tête du gouvernement italien, ce sera un élément de plus dans ce télescopage de crises monstrueuses », confie un haut fonctionnaire européen.

Cet été, au sein des institutions européennes comme dans les capitales des Etats membres, on a suivi avec la plus grande attention la chute du gouvernement Draghi et le début de campagne de la présidente de Fratelli d’Italia (postfasciste), qui, alliée à la Ligue (extrême droite), de Matteo Salvini, et à Forza Italia (droite), de Silvio Berlusconi, pourrait bien obtenir au soir du 25 septembre une nette majorité. Avec une question très simple : faut-il se préparer à d’incessants rapports de force qui, tôt ou tard, menaceront la cohésion de l’UE, ou sera-t-il possible de construire une collaboration constructive avec le futur gouvernement italien ?

« Antibruxellois mais pas anti-européen »

A quelques jours du scrutin, même s’ils n’excluent rien, c’est le second scénario qui apparaît comme le plus probable. Giorgia Meloni, se sachant en position de favorite, a fait un sérieux effort en direction des milieux d’affaires et des partenaires internationaux de l’Italie afin de les rassurer. Vis-à-vis de la Commission, elle a modéré ses critiques et paraît beaucoup moins agressive que M. Salvini. Sur la Russie, elle s’est montrée plus fidèle à la ligne gouvernementale que nombre de soutiens de M. Draghi, et elle ne cesse de donner des gages d’atlantisme. « Ce sera un gouvernement antibruxellois mais pas anti-européen », résume Sébastien Maillard, directeur de l’Institut Jacques Delors, qui souligne que l’euroscepticisme ne fait plus autant recette dans l’opinion italienne qu’il y a quelques années. Sur les sujets économiques aussi, le pragmatisme devrait l’emporter, espèrent les Européens. De ce point de vue, « l’Italie de Meloni ne devrait pas être très différente de celle de Draghi. Elle est favorable à une politique qui soutient l’investissement et modernise l’économie », juge Sandro Gozi.

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