Davos à l'heure de la Chine

Le fondateur de Forum de Davos, Karl Schwab, donne la parole au président chinois Xi Jinping, le 25 janvier 2021  ©AFP - World Economic Forum (WEF)
Le fondateur de Forum de Davos, Karl Schwab, donne la parole au président chinois Xi Jinping, le 25 janvier 2021 ©AFP - World Economic Forum (WEF)
Le fondateur de Forum de Davos, Karl Schwab, donne la parole au président chinois Xi Jinping, le 25 janvier 2021 ©AFP - World Economic Forum (WEF)
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Alors qu'ont lieu le Forum économique de Davos, en Suisse, et le "Davos du désert", en Arabie Saoudite, quelle est la nouvelle place de la Chine dans l'économie mondiale après un an de pandémie ?

Avec
  • Elvire Fabry Chercheuse senior sur la géopolitique du commerce à l’Institut Jacques Delors
  • Christophe Destais Économiste au CEPII, il a travaillé plusieurs années à l'ambassade de France à Washington
  • Philippe Le Corre Chercheur au Asia Society Policy Institute et professeur invité à l'ESSEC
  • Alice Ekman Analyste responsable de l'Asie à l'Institut des études de sécurité de l'Union européenne (EUISS)

Pandémie ou pas, certains rituels ont la vie dure, fussent-ils condamnés au mode virtuel. Ainsi le Forum économique mondial, qui a coutume depuis 50 ans de réunir à Davos, dans les Alpes suisses, les maitres du monde ou ceux qui se croient tels, Davos donc se termine aujourd’hui. Le thème cette année de ces réunions vouées, selon le slogan fondateur, à l’amélioration du monde: a great reset, une grande REINITIALISATION, en novlangue informatique - autrement dit, plus familièrement, en pleine Covid 19, il s’agit de remettre les pendules à l’heure, mais avec quels outils ? 

Discours retentissant

L’impact planétaire de la pandémie prouve que les vieux systèmes patinent – il faudra des années avant de retrouver les quelque 225 millions d’emplois disparus tandis que la fortune des 1000 personnes les plus riches du monde s’est rétablie, sinon accrue, en quelques mois. Au fil de leurs interventions, on a entendu Emmanuel Macron insister sur la lutte contre les inégalités et la financiarisation, Angela Merkel sur la solidarité vaccinale. Jo Biden, absent, a démontré ses priorités par la voix de John Kerry pour le climat et d’Anthony Fauci pour la pandémie. 

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Mais le discours le plus retentissant a été cette fois encore, dès l’ouverture, celui de Xi Jinping, le président chinois s’affichant en champion pacifiste du multilatéralisme. Un an tout juste après l’irruption d’un nouveau coronavirus à Wuhan, le maitre de la Chine revendique plus que jamais un rôle prépondérant dans la refonte de la gouvernance mondiale. Quels sont ses objectifs, quels atouts face à Joe Biden, dont l’équipe compte plusieurs experts prêts à la confrontation qui paraît inévitable ? Pourquoi l’économie chinoise est-elle la première à rebondir alors que les États-Unis et plus encore l’Europe sont en récession ? 

Pourquoi l’accord sur les investissements signé entre Pékin et l’Union Européenne est-il déjà contesté ? Cette même semaine, un autre Davos, le Davos du désert réunissait virtuellement une centaine de financiers autour du prince héritier d’Arabie Saoudite. Retour au monde d’avant, ou là aussi, interrogations sur un système qui trébuche ?

Christine Ockrent reçoit Alice Ekman, analyste responsable de l'Asie à l'Institut des études de sécurité de l'Union européenne (EUISS), autrice de « Rouge vif : l’idéal communiste chinois » (Editions de l’Observatoire, 2020), Elvire Fabry, chercheuse en charge de la politique commerciale à l'institut Jacques Delors, Christophe Destais, directeur-adjoint du CEPII et Philippe Le Corre, chercheur à la Harvard Kennedy School et à l’Essec, auteur de d’un article dans la revue Études sur « La Chine et le monde d’après »

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