Scène de rue à Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 2 décembre 2022

Au moins six personnes ont été tuées le 6 décembre 2022 dans un bombardement sur la ville de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, a déclaré un responsable nommé par Moscou dans cette région que la Russie a annexée fin septembre.

afp.com/ANATOLII STEPANOV

L’Ukraine a subi lundi 5 décembre une nouvelle salve meurtrière de missiles russes, entraînant de nouvelles coupures de courant et d’eau dans un pays déjà en crise énergétique. L’armée russe a reconnu "une frappe massive effectuée avec des armes de haute précision" lundi vers 12 heures GMT qui a visé des sites militaires ukrainiens et des infrastructures énergétiques liées aux forces ukrainiennes. Côté ukrainien, alors que l’hiver s’est installé, les réparations d’urgence étaient en cours, d’après Ukrenergo.

Publicité
LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : pourquoi la France livre si peu d'armes à Kiev

Les attaques contre les installations énergétiques de l’Ukraine provoquent "un nouveau niveau de besoins" humanitaires pour la population, s’est alarmé ce mardi Martin Griffiths, devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Le chef de l’agence humanitaire de l'ONU craint de nouveaux déplacements d’habitants privés de chauffage en plein hiver.

  • Au moins six morts dans des frappes ukrainiennes à Donetsk, selon un responsable nommé par Moscou

Au moins six personnes ont été tuées ce mardi dans un bombardement sur la ville de Donetsk dans l’est de l’Ukraine, a déclaré un responsable nommé par Moscou dans cette région que la Russie a annexée fin septembre. "Selon des données préliminaires, six civils ont été tués aujourd’hui à la suite de bombardements à Donetsk", a indiqué sur Telegram le "maire" de la ville, Alexeï Koulemzine. "Le nombre de blessés est en cours d’évaluation", a-t-il ajouté.

  • Volodymyr Zelensky près du front

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu ce mardi près du front, non loin de Bakhmout, le principal champ de bataille de l’est de l’Ukraine où l’armée ukrainienne résiste depuis des mois à une offensive russe. Ce déplacement intervient également au moment où la Russie accuse son voisin de multiplier les attaques de drones contre des aérodromes sur son territoire.

Volodymyr Zelensky a diffusé trois vidéos de lui dans le Donbass, une région dont Moscou a revendiqué l’annexion en septembre, sans pour autant la contrôler totalement. "L’est de l’Ukraine est l’axe (du front) le plus difficile", a déclaré le président ukrainien à des militaires, à l’occasion de la journée des forces armées. "Merci pour votre résilience", a-t-il ajouté, avant de remettre des décorations à certains de ces hommes.

LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : Poutine, l'échec programmé d'un manipulateur

Dans une autre vidéo réalisée devant l’entrée de la ville de Sloviansk, le chef de l’Etat ukrainien a salué "tous ceux qui ont donné leur vie à l’Ukraine". Volodymyr Zelensky se rend régulièrement près du front, chose que Vladimir Poutine n’a jusqu’ici jamais faite, préférant les visio-conférences de son bureau ou de sa résidence.

  • Attaque au drone sur un aérodrome russe proche de la frontière Ukrainienne

Un drone a attaqué un aérodrome situé dans la région russe de Koursk, à la frontière avec l’Ukraine, a annoncé ce mardi son gouverneur, un jour après que Moscou a accusé Kiev d’avoir frappé avec des drones deux de ses bases aériennes. En raison d’une "attaque au drone dans la zone de l’aérodrome de Koursk, un réservoir de stockage de pétrole a pris feu. Il n’y a pas de victimes, a déclaré le gouverneur Roman Starovoyt sur les réseaux sociaux.

En outre, lundi, des bases aériennes russes, éloignées de la frontière entre les deux pays, ont été la cible, selon Moscou, de raids menés dans la journée par des drones ukrainiens, qui ont tué au moins trois soldats russes. Kiev n’a pas confirmé.

  • Une nouvelle salve de missiles s’est abattue en Ukraine lundi

L’Ukraine a subi lundi une nouvelle salve meurtrière de missiles russes, entraînant de nouvelles coupures de courant et d’eau dans un pays déjà en crise énergétique. Ces nouvelles frappes russes sur l’Ukraine interviennent le jour de l’entrée en vigueur du mécanisme de plafonnement du prix de vente du pétrole russe décidé par les Occidentaux, qui tentent ainsi d’assécher la manne de Moscou pour financer son effort militaire.

Les sirènes antiaériennes ont à nouveau retenti à travers l’Ukraine qui a "subi une huitième attaque massive de missiles par un Etat terroriste. Malheureusement, il y a déjà des dégâts sur l’infrastructure énergétique", a indiqué l’opérateur national, Ukrenergo. Les alertes ont toutefois rapidement été levées et Volodymyr Zelensky a assuré que la défense antiaérienne de son pays était parvenue à "abattre la plupart des missiles" russes. Selon le chef adjoint de l’administration présidentielle ukrainienne Kyrylo Tymochenko, un premier bilan fait état d’au moins quatre morts et trois blessés, dont un enfant. Les frappes russes ont provoqué de nouvelles coupures d’eau et d’électricité dans plusieurs villes et régions, alors que les températures hivernales sont bien installées.

"A cause des conséquences des bombardements […], pour maintenir l’équilibre entre la production et la consommation d’électricité, un système de coupures d’urgence va être mis en place dans toutes les régions d’Ukraine. L’électricité sera fournie prioritairement aux infrastructures essentielles", a annoncé Ukrenergo sur Telegram.

  • Des garanties de sécurité à la Russie ? "On en parlera plus tard", selon Josep Borrell

"La sortie de la guerre devra se faire dans le respect de la légalité internationale", a déclaré Josep Borrell à Paris lors d’un colloque organisé par l’institut européen Jacques Delors, détaillant que cela impliquait le paiement de réparations par Moscou, le jugement des crimes de guerre, le retrait des troupes et des "garanties de sécurité pour l’Ukraine". Avant d’ajouter, "pour la Russie, on en parlera plus tard", en référence implicite à une récente déclaration d’Emmanuel Macron.

Le chef de l’Etat français a expliqué samedi avoir échangé avec le président Biden sur "l’architecture de sécurité dans laquelle nous voulons vivre demain", évoquant le fait qu’il faudrait donner "des garanties pour sa propre sécurité à la Russie le jour où elle reviendra autour de la table" des négociations. Ces déclarations avaient suscité des critiques en Ukraine et dans certains des pays européens de l’Est ayant des postures particulièrement fermes sur la position à adopter face à la Russie, qui accusent parfois Emmanuel Macron d’être trop indulgent ou de faire trop d’ouvertures vis-à-vis de Moscou, ce dont se défend Paris, soutien de Kiev avec les autres pays européens.

LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : après la libération de Kherson, jusqu'où peut aller l'armée de Kiev ?

Le président français s’est défendu de tout faux pas ce mardi. "Je pense qu’il ne faut pas faire de grands cas, essayer de créer des polémiques là où il n’y en a pas", a réagi Emmanuel Macron en marge du sommet UE-Balkans à Tirana. "J’ai toujours dit la même chose, c’est-à-dire qu’à la fin, dans les discussions de paix, il y aura des sujets territoriaux sur l’Ukraine - et ils appartiennent aux Ukrainiens -, et il y aura des sujets de sécurité collective sur toute la région", a-t-il dit.

  • Un tribunal russe ordonne l’arrestation de deux ministres ukrainiennes

Un tribunal russe a ordonné ce mardi l’arrestation par contumace de deux ministres ukrainiennes, à la demande des services de sécurité (FSB), les deux responsables étant accusées, selon des médias russes, d’avoir violé l’intégrité territoriale de la Russie.

"La requête (émise par le FSB) a été approuvée", a indiqué à l’AFP Anastassia Romanova, une porte-parole du tribunal Lefortovo de Moscou. Cette demande concerne la ministre de la Réintégration des territoires n’étant pas sous le contrôle de l’Ukraine, Irina Verechtchouk, et la vice-ministre des Affaires étrangères, Emine Djaparova. Le tribunal n’a pas voulu préciser le motif invoqué par le FSB, mais selon l’agence de presse d’Etat TASS, les deux ministres sont accusées de violation de l’intégrité territoriale de la Russie.

Publicité