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Deux ans après, le Brexit continue de tirailler le Royaume-Uni

Le gouvernement de Theresa May n’arrive pas à surmonter ses divisions depuis le succès du référendum sur la sortie de l’UE, le 23 juin 2016.

Par  (Londres, correspondant)

Publié le 23 juin 2018 à 06h36, modifié le 23 juin 2018 à 12h41

Temps de Lecture 5 min.

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Rassemblement contre le Brexit devant le Parlement de Westminster, à Londres, le 20 juin.

Vu de l’étranger, le spectacle est déjà étonnant : deux ans après que 51,9 % des Britanniques ont voté pour sortir de l’Union européenne (UE), le 23 juin 2016, le gouvernement britannique, radicalement divisé, ne s’est toujours pas mis d’accord sur le type de relations qu’il souhaite dans l’avenir avec le continent et l’Irlande. Quel type de frontières ? Quel genre de coopération ?

Alors que le Brexit doit formellement intervenir le 29 mars 2019, les réponses tardent. Comme si le pays découvrait le caractère quasi indéfectible des liens qu’il a tissés avec le continent depuis son adhésion au Marché commun voici quarante-cinq ans – « le Brexit se révèle aussi compliqué que de retirer un œuf d’une omelette », résume Pascal Lamy, ancien patron de l’Organisation mondiale du commerce. Comme si le Royaume-Uni ne s’était pas résolu à assumer les conséquences de son propre choix et continuait à marchander le maintien des avantages de l’UE.

La première ministre conservatrice, Theresa May, qui ne dispose que d’une majorité incertaine à Westminster, n’a cessé de repousser l’heure de décisions qui risquent de faire éclater son gouvernement et d’entraîner sa chute.

Obsession

Vu de Londres, le spectacle paraît surréaliste. Le monde est en pleine turbulence. Mais « où est la Grande-Bretagne ? », interroge Andrew Rawnsley, chroniqueur à l’Observer. Réponse : « Elle est très occupée à regarder le feu qui a pris au fond de son nombril. » De fait, tout dans le pays semble suspendu, phagocyté par une bestiole insatiable : le Brexit ; chaque pan de la vie politique, économique et sociale britannique étant lié au continent, le divorce ébranle tout et tourne à l’obsession.

« Le Brexit absorbe toute l’énergie du débat intellectuel et politique, mais aussi de l’administration. Il retarde les réformes dont ce pays a besoin désespérément. Précisément celles qui répondraient au mécontentement à l’origine des résultats du référendum », affirme Robert Peston, journaliste vedette de la télévision et auteur d’un livre tourmenté sur le Brexit au titre explicite, WTF (Hodder and Stoughton éd., 2017), abréviation de « What the fuck » (« C’est quoi ce bordel ? »).

L’emploi, dépendant des chaînes de sous-traitance avec le continent ? C’est le Brexit. La sécurité, indissociable des systèmes d’échange d’informations ? Encore le Brexit. Les hôpitaux ou l’agriculture, menacés par la pénurie de main-d’œuvre européenne ? Toujours le Brexit. L’avenir de la City, suspendu aux futures règles de transactions avec l’UE ? Brexit évidemment. Tout comme les prix de l’immobilier, le cours de la livre sterling ou le taux d’inflation, qui fluctuent au gré des négociations avec Bruxelles.

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