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Discours de la Sorbonne : « Pour que l’Europe agisse de façon unie, il faudra dépasser la tentation du repli national »

Si Emmanuel Macron a prôné, le 25 avril, l’unité au sein de l’Union européenne pour faire face aux tensions géopolitiques et aux défis économiques, il risque cependant d’avoir donné l’impression de se soucier d’abord des intérêts français, souligne Thierry Chopin, de l’Institut Jacques-Delors, dans une tribune au « Monde ».

Publié le 28 avril 2024 à 14h43, modifié le 29 avril 2024 à 08h24 Temps de Lecture 4 min.

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Au moment où un nouveau cycle politique se prépare pour l’Union européenne avec les élections de juin, le président de la République a prononcé le 25 avril une nouvelle allocution à la Sorbonne pour donner sa vision de l’avenir de l’Europe, comme il l’avait fait en 2017. Le choix du même lieu, l’importance donnée à l’événement et la longueur du discours sont venus rappeler l’ambition européenne d’Emmanuel Macron, qui avait célébré sa première victoire à l’élection présidentielle au son de l’hymne européen.

Au-delà du bilan, avec la mise en avant du rôle essentiel de la réponse européenne aux crises récentes (pandémie, crise énergétique et guerre en Ukraine), ce nouveau discours se voulait clairement programmatique. Il s’agissait de définir un agenda stratégique, mais aussi de « penser un nouveau paradigme européen ». Dans un monde de plus en plus instable et conflictuel, le modèle géopolitique, économique et socioculturel de l’Union n’est plus adapté et le sens de l’histoire a changé. Un modèle conçu pour la fin de l’histoire et la mondialisation heureuse risque de se retourner contre les Européens alors que la guerre est de retour, que la démocratie libérale est prise pour cible et que les relations internationales sont de plus en plus tendues.

Cette partie de l’exercice paraît réussie, d’autant qu’elle reflète une convergence forte entre le message d’Emmanuel Macron et les contributions récentes au débat de grandes figures de l’Europe. Le ministre polonais des affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a prononcé le 25 avril un discours sur la volonté de développer une Europe « puissance géopolitique ». Pour sa part, Enrico Letta a remis le 17 avril au Conseil européen son rapport sur l’avenir du marché unique. Enfin, Mario Draghi a présenté le 16 avril les grandes lignes de son rapport à venir sur la compétitivité européenne. Tous font le constat de l’instabilité et de la conflictualité du monde, chacun en conclut que l’union fait la force face aux menaces. Si l’Europe est divisée, elle s’expose à un appauvrissement et à une perte d’influence dans un monde qui semble incontrôlé.

Lire aussi la chronique de Jézabel Couppey-Soubeyran | Article réservé à nos abonnés « L’Europe pâtit de son union incomplète entre des Etats qui partagent l’euro, mais pas leur budget ni leur fiscalité »

Ce diagnostic partagé fait directement écho au sentiment d’impuissance, aux craintes de déclassement ainsi qu’aux inquiétudes « identitaires » dans les opinions publiques. Et il débouche sur l’appel à un changement radical qui doit se décliner autour de trois enjeux-clés : prospérité et compétitivité (dimension économique, industrielle, technologique et sociale), puissance et sécurité (dimension géopolitique) et identité (dimension culturelle). Soit les Européens trouvent des solutions communes vis-à-vis des transformations mondiales actuelles et à venir (politiques agressives de la Russie ; constitution de blocs autour de la Chine et des Etats-Unis ; changement climatique ; développement de l’intelligence artificielle, etc.) ; soit ils restent passifs et cette inaction les met en danger, conduisant même le président à utiliser des accents tragiques : « Notre Europe peut mourir » !

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