Une défaite le 9 juin prochain serait problématique pour Emmanuel Macron, car « la question européenne a été placée au cœur de l’ADN politique du mouvement Renaissance », estime Thierry Chopin, conseiller spécial du think tank européen Institut Jacques Delors.
Les élections européennes sont doublement importantes : ce seront les élections de mi-mandat avant la présidentielle de 2027 et les sondages anticipent un écart très important entre Renaissance et le RN. Si l’écart annoncé devait se vérifier, cela serait une véritable défaite pour le camp présidentiel, d’autant plus après sept ans de pouvoir où la question européenne a été placée au cœur de l’ADN politique du mouvement Renaissance et de l’agenda même du président de la République.
Le message politique qui impose les termes du débat électoral au niveau européen et aussi en France est celui porté par les droites conservatrices, radicales et extrêmes, autour de trois éléments clefs : immigration, contestation des politiques climatiques sur fond de crise agricole, et dimension identitaire. À force de commenter par anticipation la victoire des droites conservatrices et radicales et extrêmes à l’issue du scrutin, et à force d’être en réaction vis-à-vis de ce discours, cela a pour effet auto-réalisateur de concentrer la campagne sur leurs thèmes de prédilection.
Il y a un moyen de bâtir un narratif qui me semble plus positif : soit les Européens trouvent des solutions communes vis-à-vis des transformations mondiales actuelles et à venir - politique agressive de la Russie, constitution de blocs autour de la Chine et les États-Unis, changement climatique -, soit les Européens restent passifs et cette inaction les met en danger, ce qui ne paraît pas acceptable pour les citoyens.