Embargo sur le pétrole russe : une chance pour la transition ?

Une femme fait le plein de diesel dans sa voiture dans une station-service de Mulhouse, dans l'est de la France, le 8 mars 2022. ©AFP - SEBASTIEN BOZON
Une femme fait le plein de diesel dans sa voiture dans une station-service de Mulhouse, dans l'est de la France, le 8 mars 2022. ©AFP - SEBASTIEN BOZON
Une femme fait le plein de diesel dans sa voiture dans une station-service de Mulhouse, dans l'est de la France, le 8 mars 2022. ©AFP - SEBASTIEN BOZON
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Alors qu'un embargo sur le pétrole russe est en cours de discussion au niveau européen, les conséquences économiques se font déjà ressentir et les prix des carburants battent des records. La guerre en Ukraine va-t-elle accélérer la transition énergétique de l'Europe ?

Avec
  • Patrice Geoffron Professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine, directeur de l’équipe Energie Climat.
  • Thomas Pellerin-Carlin Directeur Europe de l’institut de l’énergie pour le climat
  • Lorette Philippot Chargée de campagne "finance privée" à l'ONG Les Amis de la Terre

Dimanche dernier, les pays du G7 se sont mis d’accord pour renforcer les sanctions vis-à-vis de la Russie suite à la guerre en Ukraine. Le Canada, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les États-Unis, la France, le Japon et l'Italie se sont  tous engagés à “éliminer progressivement notre dépendance vis-à-vis de l'énergie russe, notamment en réduisant progressivement ou en interdisant l'importation de pétrole russe”. 

Mais la Hongrie ne l’entend pas de cette oreille et fait barrage à un embargo sur le pétrole russe, que son dirigeant Viktor Orban estime vitale pour l’économie du pays. Si des discussions sont en cours pour essayer de convaincre les pays réticents, cette sixième vague de sanctions européennes, présentée par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, s’attaque bel et bien au moteur de l’économie russe, ses hydrocarbures. Et une telle décision priverait la Russie de 60 % de ses exportations de pétrole.

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Une escalade dans les sanctions qui va toutefois du plus simple au plus difficile, le gaz russe étant pour l’instant quasi-impossible à remplacer pour les européens, contrairement au charbon et au pétrole. Pourtant, cet embargo ne sera pas sans conséquences pour l’économie européenne, également très dépendante du pétrole de Moscou. En 2021, la Russie a fourni 30 % du pétrole brut acheté par l’Union européenne et 15 % des produits pétroliers, selon les données d’Eurostat, direction générale de la Commission européenne chargée de l’information statistique. 

Quel prix sommes-nous prêts à payer pour sortir du pétrole, notamment russe, et l’Europe peut-elle engager une politique énergétique axée sur le renouvelable et la sobriété pour pallier aux ressources fossiles ? 

Références sonores

  • Ursula Von Der Leyen, la présidente de la Commission européenne, annonçait la fin de l'approvisionnement en pétrole russe brut, le 4 mai devant le Parlement européen - extrait Euronews 
  • Viktor Orban, Premier ministre de la Hongrie, contre un embargo européen sur le pétrole russe - extrait franceinfo
  • Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies sur RTL le 23 mars

Références musicales

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