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Emmanuel Macron en visite en Suisse pour relancer les négociations avec l’Union européenne

Ce mercredi 15 novembre, Emmanuel Macron entame une visite de deux jours en Suisse. L’occasion pour le président français de promouvoir un rapprochement du pays avec l’Union européenne.

Emmanuel Macron et le président de la Suisse, Alain Berset, lors d’un Conseil européen en 2018 - Crédits : Conseil européen

Rare visite d’Etat d’un président français”, titre la Tribune de Genève. Ces mercredi 15 et jeudi 16 novembre, Emmanuel Macron est en Suisse, où il s’entretiendra avec “les sept membres du Conseil fédéral (le gouvernement suisse) et le président de la Confédération, Alain Berset” [Les Echos]. Le jeudi, il visitera “à Lausanne la Fondation Jean Monnet et tiendra un exposé à l’Université sur les défis européens”, indique la RTS. Il se rendra aussi “à Genève pour une visite du CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire”, selon le média.

Comme le note aussi France 24, les visites d’Etat françaises en Suisse sont “rares”, la dernière remontant à 2015 et sur le siècle dernier, on ne compte que trois déplacements de chefs d’Etat. Face à ce faible investissement, le journal suisse Le Temps titrait d’ailleurs ce mardi “A Paris, la Suisse n’existe toujours pas”.

Récemment, les relations franco-suisses s’étaient quelque peu refroidies, quand la Confédération helvétique avait préféré le “F-35 américain” face “au Rafale français pour moderniser son armée de l’air, un contrat de plus de 6 milliards d’euros”, rappelle la Tribune de Genève. Selon le journal, cette visite est donc “le signal d’un réchauffement entre les deux pays”, mais aussi avec l’Union européenne.

Une visite aux forts enjeux européens

L’enjeu principal de la visite d’Emmanuel Macron est la relation entre l’UE et la Suisse. En 2014, la Confédération helvétique avait entamé des discussions avec l’Union “afin de définir un accord-cadre qui permettrait une reprise automatique par la Suisse de l’acquis communautaire”, retrace La Croix. L’objectif : “arrimer la Suisse au reste du continent”, analyse le quotidien. Cependant, après des années de discussions, “les pourparlers […] avaient été rompus par la Suisse en mai 2021, à la surprise générale” [Les Echos].

En 2022, la Suisse a changé son fusil d’épaule en reprenant les “échanges techniques” ; le Conseil fédéral a même annoncé le 8 novembre dernier “qu’un mandat de négociations [serait] prêt ‘avant la fin de l’année’ “, rapporte La Croix. Pour la France, ce tournant est “une excellente nouvelle” d’après une conseillère du président, précisant que ce dernier portera “un message d’accélération” pour “relancer les négociations afin de parvenir à un accord au plus vite”, rapporte la Tribune de Genève.

Cette visite sera aussi l’occasion de discuter d’Horizon, le programme européen de recherche “dont [les Suisses] sont partiellement exclus”, note Le Temps. En outre, au niveau bilatéral, “une lettre d’intention sera signée pour renforcer les échanges d’étudiants hors Erasmus + entre les deux pays”, poursuit le journal helvétique.

La France est un partenaire important de la Suisse, observent les Dernières Nouvelles d’Alsace : “600 kilomètres de frontière”, “150 000 Français vivent en Romandie” et “220 000 frontaliers français”. En plus des thématiques européennes, la coopération sanitaire et environnementale ainsi que les investissements bilatéraux seront abordés lors de la rencontre, précise le quotidien.

Compter avec le temps suisse

Si l’Elysée souhaite aboutir à un accord UE-Suisse au plus vite, il faudra cependant composer avec de nombreuses étapes inhérentes à la démocratie de la confédération. “Une fois le mandat de négociation publié par le gouvernement, il sera mis en consultation auprès du parlement, des cantons, des partenaires sociaux…”, détaillent Les Echos. Il faudra ainsi “compter avec le temps suisse”, signale Lara Martelli, spécialiste des relations entre la Suisse et les Vingt-Sept à l’institut Jacques Delors, citée par le quotidien économique.

Or de nombreuses questions en suspens font polémique” chez les Helvètes, qui ne veulent pas d’une adhésion à l’UE mais plutôt un rapprochement [Les Echos]. Deux forces importantes de la société suisse ont exprimé des réticences : “les syndicats ont déjà dit leur scepticisme, le premier parti du pays, l’UDC (droite radicale) aussi”, constate France 24.

Car “le rapprochement avec l’UE est un sujet politique très sensible en Suisse pour des questions de souveraineté, d’indépendance du système judiciaire ou encore de protection des salaires” [France 24]. L’UDC, “qui recueille environ 30 % des suffrages, rejette systématiquement tout rapprochement avec l’UE”, préviennent Les Echos. “Pour faire accepter des nouveaux accords avec l’Union européenne, il faudra que le Conseil fédéral sache expliquer leur intérêt, qu’il travaille avec les syndicats et les partis de gauche, pour avoir leur soutien. Or pour l’instant, cela n’est pas le cas”, constate Lara Martelli, également citée par La Croix.  

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