Lors du sommet européen des 30 et 31 mai, c’était un Emmanuel Macron «imperator», tout auréolé de sa réélection triomphale, qui est apparu à Bruxelles. Ce jeudi, pour son second Conseil depuis la présidentielle du 24 avril, qui marque aussi la fin de la présidence française de l’Union, c’est un chef de l’Etat qui a frôlé la roche Tarpéienne que vont retrouver ses vingt-six partenaires. Désormais, le président de la République française n’est plus le monarque absolu qu’il a été durant cinq ans, mais un simple chef de gouvernement obligé de tenir compte de son Parlement…
«L’arrogance du président de la République est un trait de caractère qui ne lui est pas associé qu’en France et il y a donc un peu de Schadenfreude [joie malsaine à l’idée du malheur d’autrui, ndlr] dans les capitales européennes et nord-américaines maintenant qu’il est obligé de composer avec son opposition», s’amuse Frédéric Mérand, directeur du département de sciences politiques de l’Université de Montréal. D’autant qu’il devra compter sur une forte présence populiste à l’Assemblée, une situation que connaissent bien la plupart des pays européens. «Désormais, on ne sort plus du lot», regrette Jean-Louis Bourlanges, député (réélu) Ensemble et ancien président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée.
Scénario du pire
Mais au-delà, chacun a bien conscience qu’Emmanuel Macron, largement réélu face à l’europhobe