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En pleine guerre en Ukraine, Emmanuel Macron s’accroche à la « souveraineté européenne »

L’idée promue depuis 2017 trouve, avec l’invasion russe et après le Covid-19, une traduction concrète, estime-t-on au sommet de l’Etat. Et représente un argument en vue de sa réélection à la présidence de la République.

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Publié le 11 mars 2022 à 17h00, modifié le 11 mars 2022 à 19h17

Temps de Lecture 4 min.

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Emmanuel Macron, le président de la république française lors d'une conférence de presse après le sommet informel des des chefs d’État et de gouvernement membres de l’Union européenne au Château de Versailles, vendredi 11 mars 2022 - 2022©Jean-Claude Coutausse pour Le Monde

Si le temps n’était pas à la guerre, Emmanuel Macron se laisserait presque aller à un « cocorico ». Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, le 24 février, les dirigeants de l’Union européenne (UE) présentent un visage relativement uni face à la Russie de Vladimir Poutine.

Sanctions économiques, livraisons d’armes à l’Ukraine, accueil des réfugiés fuyant le pays… « Notre Europe a montré unité et détermination. Elle est entrée dans une nouvelle ère », a vanté le président de la République, le 2 mars, lors d’une allocution consacrée au conflit. « L’Europe a changé sous le coup de la pandémie. Elle va changer plus vite et plus fort sous le coup de la guerre », a-t-il ajouté, jeudi 10 mars, en préambule d’un sommet informel de chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Versailles, promettant des « décisions historiques ».

Ce rendez-vous, qui devait s’achever vendredi, était vu par l’Elysée comme celui du « sursaut » et de la « souveraineté européenne ». Un concept promu depuis cinq ans par Emmanuel Macron, qui trouve aujourd’hui une traduction concrète, estime-t-on au sommet de l’Etat. Et représente un argument en vue de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril.

« L’Europe de la peur »

Il y a encore quelques semaines, le chef de l’Etat pensait profiter de la présidence française du Conseil de l’Union européenne pour dessiner un clivage avec ses opposants – en particulier Marine Le Pen et Eric Zemmour – et se présenter en chantre de l’Europe face aux partisans du repli nationaliste. « Puissance, relance, appartenance » : tel était le slogan de cette présidence européenne, vue comme un catalyseur du discours macronien. Finalement, la guerre aux portes de l’Europe représente un porte-voix bien plus puissant. C’est « l’Europe de la peur », selon l’expression de l’ancien président de la République, François Hollande.

« Nous voyons à quel point l’autonomie stratégique et la souveraineté européenne ne sont pas des lubies françaises, mais des urgences et des impératifs face à l’accélération de l’histoire, souligne Clément Beaune, secrétaire d’Etat aux affaires européennes. On ne peut être une puissance qu’à travers l’indépendance énergétique, sécuritaire et agroalimentaire. Sur tous les aspects de cette crise, chacun voit qu’il faudra une solidarité européenne. » Afin de pouvoir se passer, à terme, du gaz, du pétrole et des matières premières en provenance de Russie, mais aussi de bâtir une défense commune.

Ces derniers jours, ses partisans ne manquent donc pas de rappeler qu’Emmanuel Macron avait réclamé, dès son discours de la Sorbonne, en septembre 2017, la construction de la « souveraineté européenne » dans tous ces domaines. Le chef de l’Etat y a d’ailleurs lui-même fait référence à Versailles, jeudi. « Malheureusement, il aura fallu une guerre pour que ce que dit le président depuis son discours de la Sorbonne franchisse les réticences de certains Etats, regrette l’eurodéputée (Renew) Nathalie Loiseau. Désormais, l’Allemagne augmente son budget de défense et exporte des armes. La Pologne, longtemps hostile à la solidarité entre les pays de l’UE, se retrouve en première ligne, accueille des réfugiés et bénéficie de l’aide européenne. C’est un changement de paradigme. » De nombreux désaccords subsistent néanmoins, en particulier sur la nécessité de proposer un nouveau plan de relance face à la crise, ou de continuer à recourir ou non au gaz russe.

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