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En prévision de l’arrêt des livraisons russes, la France se hâte de constituer ses stocks de gaz

Au premier semestre, l’Hexagone est le pays d’Europe ayant le plus augmenté ses importations de gaz naturel liquéfié.

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Publié le 01 août 2022 à 04h00, modifié le 02 février 2023 à 17h41

Temps de Lecture 4 min.

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Un méthanier quitte le terminal de Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le 12 avril 2022.

A l’orée d’une forêt, perdues au milieu des champs assoiffés, quelques têtes de puits émergent du sol. Discrets, ces tuyaux en forme de col-de-cygne laissent à peine deviner la taille de la « bulle », le réservoir de gaz, qui s’étend sous nos pieds. « Ici, le gaz est stocké dans une roche poreuse, à plusieurs centaines de mètres sous terre. Moins réactif que les cavités salines, une autre technologie, ce type de stockage présente l’avantage de pouvoir garder et délivrer d’importantes quantités d’énergie durant l’hiver, période à laquelle nous consommons cinq fois plus de gaz que l’été », explique Pierre Chambon, directeur général de Storengy France, filiale du groupe Engie, premier opérateur de stockage de gaz en France.

Lire aussi la chronique : Article réservé à nos abonnés Energie : « L’inquiétude monte sur l’hiver prochain »

Situé à Saint-Illiers-la-Ville, près de Mantes-la-Jolie (Yvelines), ce site stratégique, à l’instar des quinze autres que compte l’Hexagone, a commencé, comme chaque année, avant la saison froide – d’avril à novembre –, son remplissage de gaz dans le sous-sol. Avec, cette fois, une différence notable : faire au plus vite.

« A priori, nous sommes bien partis », insiste M. Chambon, qui surveille ces « injections » comme le lait sur le feu. « Globalement, nos clients, les expéditeurs et fournisseurs d’énergie, qui réservent ces capacités comme des entrepôts, ont joué le jeu. Au 26 juillet, plus de 77 % d’entre elles étaient déjà remplies », détaille-t-il, précisant que l’objectif minimum du gouvernement (85 % au 1er novembre) est à portée de main.

De surcroît, en cas de difficulté, comme le prévoit l’article 10 du projet de loi sur le pouvoir d’achat, il reviendrait à Storengy et à Teréga, le deuxième opérateur qui gère
deux sites sur seize, dans le sud-ouest de la France, de « jouer le bras armé de l’Etat » et de remplir les stocks si besoin. « Ceux-ci sont particulièrement stratégiques au cœur de l’hiver. Certains jours, lors des pics, ils peuvent représenter jusqu’à 60 % de la consommation », souligne Gilles Doyhamboure, directeur commerce et régulation chez Teréga. Ces réservoirs « viennent en complément du gaz qui arrive par pipeline ou de celui qui vient par bateau sous forme de gaz naturel liquéfié [GNL] », ajoute-t-il. Des gaz fossiles qui se mélangent aussi dans les sous-sols, avant que ceux-ci ne s’adaptent un jour pour recevoir du biométhane, des gaz de synthèse ou de l’hydrogène.

« La compétition risque de devenir plus serrée »

Pour parvenir à substituer le gaz russe, qui, en 2021, représentait 17 % de l’approvisionnement national, la France sollicite davantage ses autres partenaires – la Norvège en tête, mais également l’Algérie, les Pays-Bas, le Nigeria et le Qatar. Fait marquant, elle est le pays européen à avoir le plus augmenté ses importations de GNL au premier semestre. Plus encore que l’Espagne et le Royaume-Uni. Souvent issu du gaz de schiste, ce gaz est liquéfié, pour être moins volumineux, puis transporté sur des méthaniers avant d’être remis à l’état gazeux une fois arrivé à bon port.

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