Enrico Letta : « La bataille européenne contre le populisme se joue en Italie »
Dans le centre de Rome le 9 octobre 2021, manifestation anti-pass sanitaire à l’appel de l’extrême droite. TIZIANA FABI / AFP
Entretien Alors que les émeutes anti-pass du 9 octobre menées par un groupuscule néofasciste ont bouleversé l’Italie, Enrico Letta, ancien Premier ministre et nouveau chef de file du Parti démocrate, estime que le gouvernement actuel, dirigé par l’ex-directeur de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, a l’opportunité historique de vaincre le populisme.
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Le 12 février dernier, l’ex-président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi prenait la tête d’un gouvernement d’union nationale rassemblant les partis italiens de tout le spectre politique, de la gauche radicale à la Ligue (extrême droite). Six mois plus tard, « Super Mario », comme il avait été surnommé pour son rôle salvateur dans la crise de la dette de la zone euro en 2012, semble près de réussir son pari : l’Italie voit le bout du tunnel. Le pays, qui a retrouvé sa crédibilité sur la scène européenne, va lancer de grands investissements grâce au plan européen de relance post-covid. Pour l’ancien Premier ministre Enrico Letta, qui a quitté Paris en mars dernier − où il était doyen de l’Ecole d’affaires internationales de Sciences-Po − pour revenir à Rome afin de prendre les rênes du Parti démocrate italien, la seule manière de vaincre le populisme, c’est en menant à bien cette reconstruction du pays. Entretien.
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Après avoir frôlé le naufrage économique (une récession de 8,8 % en 2020), sombré dans le populisme, et affronté le Covid (plus de 130 000 morts), l’Italie semble aller mieux. Certains commentateurs parlent même d’une « renaissance ». A quoi peut-on attribuer cette rémission ?
Il y a plusieurs raisons. D’abord, l’Union européenne a changé de politique. Elle offre une ultime chance à l’Italie de s’en sortir avec le grand plan de relance Next Gene…
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