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Enrico Letta: "Volodymyr Zelensky, un homme qui a fait l'Histoire avec sa résistance"

L'invité de La Matinale (vidéo) - Enrico Letta, ancien président du Conseil italien et actuel président de l'Institut Jacques Delors
L'invité de La Matinale (vidéo) - Enrico Letta, ancien président du Conseil italien et actuel président de l'Institut Jacques Delors / La Matinale / 11 min. / le 23 mars 2022
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky continue sa tournée des parlements occidentaux. Mardi, il s'est adressé au législatif italien, fustigeant la "procrastination" des capitales occidentales. Invité de La Matinale, Enrico Letta était présent lors de cette allocution.

"On a retenu l'image d'un homme qui a fait l'Histoire avec sa résistance, avec celle de son peuple. Il a changé le cours de l'Histoire. Ça aurait été autre chose si Vladimir Poutine avait envahi toute l'Ukraine, sans cette résistance", témoigne l'ancien président du Conseil italien sur la RTS.

"Il nous a donné un message équilibré. Beaucoup plus que ce que l'on s'attendait. C'était très fort et très intense avec beaucoup d'espoir et des messages sur un parcours de paix possible", détaille encore Enrico Letta, secrétaire du Parti démocrate italien.

>> Ecouter aussi le sujet de La Matinale sur les élus italiens qui ont boudé Volodymyr Zelensky :

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 7 mars 2022 à Kiev. [KEYSTONE - PRESIDENTIAL PRESS SERVICE HANDOUT]KEYSTONE - PRESIDENTIAL PRESS SERVICE HANDOUT
Des députés italiens boycottent l'allocution de Volodymyr Zelensky / La Matinale / 1 min. / le 23 mars 2022

Joe Biden pour "resserrer les rangs"

Le président américain Joe Biden s'envole mercredi pour l'Europe, où il s'efforcera de renforcer l'unité des Occidentaux et d'alourdir les sanctions contre la Russie, qui tente, en envahissant l'Ukraine, de bouleverser l'équilibre des forces de l'après-Guerre froide.

Jeudi, Joe Biden participera à un véritable marathon diplomatique avec la participation à trois sommets internationaux: de l'Otan, du G7 et de l'Union européenne.

L'Europe veut faire du sérieux, il y a des décisions importantes, notamment celle de mettre un plafond au prix du gaz au niveau européen. C'est un choix fort.

Enrico Letta, président de l'Institut Jacques Delors

Pour Enrico Letta, l'arrivée du président américain à Bruxelles "est un signal pour resserrer les rangs", mais pas un aveu d'impuissance de l'Europe face à la guerre en Ukraine.

"L'Europe veut faire du sérieux, il y a des décisions importantes, notamment celle de mettre un plafond au prix du gaz au niveau européen. C'est un choix fort. Mais je pense que c'est essentiel pour absolument éviter que les conséquences de cette guerre soient affreuses aussi sur l'économie, parce que cela aurait un effet terrible du point de vue social et politique, comme cela a été le cas il y a dix ans, lors de la crise économique", explique l'ancien ministre italien et président de l'Institut Jacques Delors.

Calibrer les sanctions

Selon Enrico Letta, l'objectif est surtout d'éviter une entrée en guerre de l'Europe. Dès lors, "la seule chose que l'on peut faire, c'est mettre en place des sanctions contre la Russie. Il faut qu'elles soient bien calibrées, mais bien calibrées sur les effets que cela peut donner chez nous. On ne peut pas mettre à genoux notre économie. La question du prix de l'énergie est essentielle. Si on est capable de mettre un plafond au prix du gaz, alors chaque pays européen pourra prendre des décisions nationales plus faciles pour éviter un choc des effets sur l'économie et les rendre soutenables."

Les sanctions actuelles contre la Russie commencent à porter leurs fruits, estime l'ancien président du Conseil italien. "La chose la plus importante est d'avoir le temps pour que les sanctions économiques donnent leur effet. Une partie de ces effets est déjà là, parce que la réaction russe est de plus en plus hystérique. Je pense qu'elles jouent leur rôle. Le passage sur le pétrole doit être la deuxième étape si la guerre continue.

Dans les semaines à venir, l'Europe devra envisager de se détacher des ressources russes, y compris du pétrole. "Avec tout cet argent, on finance l'arme militaire russe. On doit envisager ce stop et aussi penser au passage à d'autres sources d'approvisionnement", déclare-t-il

Propos recueillis par David Berger

Adaptation web: Jérémie Favre

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