À la suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, fin février 2022, l’Union européenne a pris des décisions sans précédent : médias russes bannis, sanctions économiques radicales à l’encontre de Moscou, mais aussi livraison d’armes à l’Ukraine. De là à voir un tournant pour le rôle de l’Europe ? Sébastien Maillard, directeur de l’Institut Jacques Delors, analyse ces revirements et dépeint l’image d’une Union européenne « puissance qui se donne les moyens de se faire respecter ».
Assiste-t-on au réveil géopolitique de l’Union européenne ?
Je le crois. L’Europe s’est surprise elle-même à être si unie, et aller si loin, si vite. Depuis 2014 et l’annexion de la Crimée, des sanctions étaient votées et régulièrement renouvelées à l’encontre de la Russie. Mais là, on est allé au-delà : l’Union européenne a décidé de bannir des médias russes, d’interdire le survol de son territoire par des avions russes, mais aussi de bloquer les transactions économiques (en excluant de nombreuses banques de la plateforme interbancaire Swift, ndlr) et, avec le G7, de paralyser les actifs internationaux de la Banque centrale russe.
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