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Guerre en Ukraine : le chantage au gaz de Moscou inquiète les Européens

Après la décision de la Russie de cesser d’approvisionner la Pologne et la Bulgarie, les Vingt-Sept redoutent que d’autres pays subissent bientôt le même traitement.

Par  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 27 avril 2022 à 20h56, modifié le 28 avril 2022 à 19h42

Temps de Lecture 4 min.

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Le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, lors d’une déclaration à la presse sur l’arrêt de livraison de gaz russe à la Pologne, à Rembelszczyzna (Pologne), le 27 avril 2022.

Les Européens ne savent pas comment interpréter la décision de Gazprom d’interrompre ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie à compter du mercredi 27 avril. Ils redoutent que ce soit là le début d’une série, qui verra ensuite d’autres pays de l’Union européenne (UE) soumis au même traitement. Et ils espèrent, sans le dire, qu’il s’agit là d’une mesure de rétorsion ciblée sur ces deux pays, une sorte de démonstration de force destinée à leur faire peur.

Pour l’heure, ils font front commun derrière Varsovie et Sofia, qui ne représentent que 8 % des importations de gaz russe des Vingt-Sept. « Le Kremlin utilise les énergies fossiles comme instrument de chantage », a estimé Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, mercredi. « Nous nous sommes préparés à ce scénario », a-t-elle ajouté, en promettant « une réponse européenne coordonnée ». Dès mercredi, l’Allemagne a fait parvenir du gaz à la Pologne et la Grèce à la Bulgarie.

Le Kremlin affirme que la Bulgarie et la Pologne sont privées de gaz pour avoir refusé de payer leurs achats en roubles. Face aux sanctions européennes, à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le président russe, Vladimir Poutine, exige, en effet, que ces transactions se fassent dans la monnaie nationale russe. Mercredi, Moscou a suggéré que l’Autriche avait accepté ses conditions, avant de se voir démenti par le chancelier Karl Nehammer. Ursula von der Leyen, pour sa part, a rappelé que « 97 % des contrats [entre des groupes de l’UE et les fournisseurs de gaz russe] prévoient des paiements en euros ou dollars » et qu’il n’y a, dès lors, aucune raison d’en modifier les termes. Par ailleurs, a-t-elle prévenu, les entreprises européennes qui paieraient le gaz russe en roubles violeraient les sanctions de l’UE et s’exposeraient à un risque juridique « élevé ».

« Revanche » russe contre la Pologne

Pour le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, la décision russe est « une revanche » contre la Pologne, qui, depuis le début du conflit en Ukraine, est sur une ligne sans concession vis-à-vis de Moscou. A de multiples reprises, Varsovie a appelé ses partenaires à livrer plus d’armes à Kiev et à décider sans attendre d’un embargo sur les énergies russes. La Bulgarie, elle, est nettement moins engagée dans le soutien à l’Ukraine.

En revanche, les deux pays ont en commun d’avoir décidé, il y a peu, « de ne pas renouveler leur contrat avec Gazprom », qui se termine dans les prochains mois, explique Thomas Pellerin-Carlin, le directeur du centre énergie de l’Institut Jacques-Delors. « Les pays baltes ont arrêté d’importer du gaz russe, d’autres Etats membres ont annoncé leur intention de le faire, mais sans donner d’échéance précise. Mais seules la Pologne et la Bulgarie ont annoncé le non-renouvellement de leur contrat », précise un diplomate.

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