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Guerre en Ukraine: quel effet après les propos d'Emmanuel Macron sur les troupes au sol?

Emmanuel Macron est seul contre tous après sa sortie, ce lundi, sur l'envoi éventuel de troupes au sol en Ukraine. Les Etats-Unis, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Espagne et même le secrétaire général de l'OTAN, tous les alliés de Kiev, lui ont opposé une fin de non-recevoir.

Lundi soir, pour la première fois, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d'envoyer des troupes au sol en Ukraine. Une déclaration prononcée dans le cadre de la conférence de soutien à l'Ukraine. "Rien ne doit être exclu", "nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre": tels sont les mots du président de la République.

Une prise de position loin de faire consensus entre les différents chefs de gouvernement, comme Emmanuel Macron l'a lui-même reconnu, et qui a suscité de nombreuses réactions, notamment dans les rangs des députés des oppositions. "Quand on est le chef d'une puissance nucléaire, on n'improvise pas, sur ces questions-là, lors d'une conférence de presse" a par exemple dénoncé le député LFI François Ruffin.

Les Etats-Unis et les alliés européens ont chacun leur tour opposé une fin de non-recevoir. L'OTAN, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne ont également balayé cette hypothèse.

Mais la France maintient ses propos. Une manière pour Emmanuel Macron de briser un tabou et, pour le spécialiste Romain Le Quiniou, d'envoyer un message à Vladimir Poutine.

“Ce n’est pas souffler sur les braises, c’est simplement montrer de la fermeté à la Russie. Et montrer que si la Russie continue son invasion, les alliés européens et transatlantiques ont des options à envisager”, explique-t-il.

La France tempère

Quelques spécialistes estiment que ce message peut pousser la Russie à rejoindre la table des négociations, mais après les désaveux successifs des Etats-Unis ou de l'Allemagne, Cyrille Bret, de l'institut de recherche européen Jacques-Delors, doute que cela fonctionne.

“Malheureusement, cette déclaration choc a été suivie de voix dissidentes, de nuances apportées et donc ça a privé cette annonce de crédibilité de sorte que ça ne sera pas suivi des effets dissuasifs que le président Macron comptait produire”, détaille-t-il.

Face à la polémique, la France a immédiatement tempéré la déclaration. Le président ne faisait pas référence à la participation aux combats armés, mais de coproduction d'armement en Ukraine, d'opérations de déminage ou de cyberdéfense, explique-t-on..

Nicolas Traino avec Guillaume Descours