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« Il faut profiter de la Communauté politique européenne pour préparer l’élargissement de l’UE »

Cette nouvelle communauté proposée par Emmanuel Macron ne doit pas être une « voie de garage » pour les pays ayant vocation à rejoindre l’Union, insistent, dans une tribune au « Monde », les politistes Thierry Chopin, Christian Lequesne et Lukas Macek. Mais la présence de pays tels que la Turquie, le Royaume-Uni et l’Azerbaïdjan brouille cette perspective d’intégration.

Publié le 04 octobre 2022 à 06h00, modifié le 04 octobre 2022 à 06h00 Temps de Lecture 4 min. Read in English

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La première réunion de la nouvelle Communauté politique européenne (CPE) doit se tenir le 6 octobre à Prague sous la présidence tchèque du Conseil de l’Union européenne (UE). L’idée d’un tel forum a été lancée, le 9 mai, par le président Emmanuel Macron, dans son discours au Parlement européen, afin de permettre « aux nations européennes démocratiques adhérant à notre socle de valeurs de trouver un nouvel espace de coopération politique, de sécurité, de coopération en matière énergétique, de transport, d’investissements, d’infrastructures, de circulation des personnes et en particulier de nos jeunesses ». Face à la demande d’adhésion de l’Ukraine, où de nombreux citoyens sont en train de sacrifier leur vie au nom d’une aspiration européenne, cette initiative a suscité l’espoir de voir l’UE se doter d’un nouvel outil pour favoriser le rapprochement avec les pays candidats. En effet, la CPE peut créer une étape politique intermédiaire entre les simples accords d’association et l’adhésion pleine et entière, sans attendre que les candidats soient totalement prêts à assimiler le droit européen.

Or, le format de la CPE qui se tiendra à Prague sera large puisqu’il réunira 44 chefs d’Etat et de gouvernement représentant les 27 Etats membres, les candidats à l’UE des Balkans et d’Europe de l’Est, des Etats partageant avec l’UE les règles du marché européen (Islande, Norvège, Suisse), mais aussi le Royaume-Uni et la Turquie. L’intérêt de réunir une formation large de l’Europe pour aborder les problèmes de sécurité et de paix, mais aussi d’approvisionnement énergétique ou alimentaire, ne fait aucun doute dans le contexte actuel. Toutefois, en incluant à la fois la Turquie, le Royaume-Uni et l’Azerbaïdjan, il va de soi que la CPE pourra difficilement prétendre promouvoir et préfigurer le modèle d’intégration incarné par l’UE.

Si la CPE s’oriente dans cette voie, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ou encore la première ministre britannique, Liz Truss, feront immédiatement savoir qu’il n’est pas question de se caler sur un quelconque modèle normatif européen. La CPE restera pour eux un forum d’échange et de dialogue avec l’UE, mais guère plus. Une situation satisfaisante pour ces pays, mais frustrante pour les autres pays candidats, qui risquent d’y voir une « voie de garage » inventée par une UE qui joue la montre.

Nouveau contexte géopolitique

Et, pourtant, le projet de la CPE peut apporter une réponse forte et pertinente de l’UE à la nouvelle donne géopolitique européenne. L’agression de l’Ukraine par la Russie nécessite, en effet, de ne surtout pas perdre de vue l’objectif d’établir et de consolider une communauté de valeurs, dont l’essence est matérialisée par la Charte des droits fondamentaux de l’UE. Il s’agit d’un prérequis politique que l’on exige des Etats candidats lors des négociations d’adhésion.

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