Pierre Vimont : « Il faut que l'Europe soit capable de montrer qu'on peut mordre face aux sanctions extraterritoriales »
Une note coordonnée par Pascal Lamy avec les trois instituts Jacques-Delors à Paris, Berlin et Bruxelles est publiée ce lundi pour encourager l'Europe à se doter de moyens pour contrer les sanctions extraterritoriales qui visent ses entreprises. L'un des auteurs, l'ambassadeur Pierre Vimont, explique que si la solution politique a la préférence, il est grand temps de se doter d'instruments de représailles.
Par Virginie Robert
Washington menace de sanctionner les entreprises qui travaillent sur le gazoduc Nord Stream 2. Que doit faire l'Union européenne ?
Les sanctions extraterritoriales ne cessent de prendre de l'ampleur et sont devenues une arme privilégiée de la diplomatie américaine qui veut sanctionner ceux qui ne suivent pas sa ligne politique vis-à-vis de l'Iran ou de la Russie. Cela est jugé de plus en plus inacceptable par un nombre croissant d'Européens. La prise de conscience la plus nette est certainement du côté de Berlin, en première ligne avec Nord Stream 2, et c'est vrai également pour les institutions européennes. On aurait pu croire qu'avec le départ de Donald Trump, les choses auraient changé et il n'en est rien car cette politique est le fait du Congrès américain qui fait pression sur l'exécutif. Il faut donc réagir tôt et prévenir ce cycle en se plaçant d'abord au niveau politique. Nous y sommes parvenus avec Reagan, dans une affaire de gazoduc en 1982, et avec Clinton - sur l'Iran et Cuba -, qui a fini par suspendre la législation Helms-Burton. Nous voulons avant tout une démarche de prévention.
Ce contenu est réservé aux abonnés