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Et si la PAC devenait la Politique Agroalimentaire Commune

La prochaine Commission européenne portera la future PAC. Alors que les normes alimentaires vont se durcir, l'agriculture française a une carte à jouer, celle de la qualité alimentaire.

La déconfiture de la filière française produisant de la volaille d'entrée de gamme destinée à l'exportation vers les pays émergents illustre les effets pervers des subventions de la PAC, quand la priorité de l'agriculture française est de s'adapter aux besoins des marchés.
La déconfiture de la filière française produisant de la volaille d'entrée de gamme destinée à l'exportation vers les pays émergents illustre les effets pervers des subventions de la PAC, quand la priorité de l'agriculture française est de s'adapter aux besoins des marchés. (Photo Damien Meyer/AFP)

Par Antoine Boudet

Publié le 22 févr. 2019 à 09:04

La politique agricole commune (PAC) est morte, vive la politique agroalimentaire commune ? Au-delà du clin d'oeil sémantique, l'idée lancée par Pascal Lamy, ancien directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), invité d'une réunion du Think Tank agroalimentaire des « Echos » ce mois de février, sous-tend un vrai changement de paradigme. « Il y a une grande confusion dans le discours public entre l'agriculture et l'agroalimentaire. En réalité, il faut parler d'agroalimentaire et, dans cet ensemble, l'agriculture pèse un peu moins de 40 % de la valeur ajoutée et sa part baisse », souligne celui qui fut aussi commissaire européen.

La valeur ajoutée de l'agriculture en baisse

Cette idée a-t-elle une chance de prospérer à l'occasion du Salon international de l'agriculture, qui s'ouvre ce week-end à Paris ? Une chose est sûre : le sujet de la future PAC figure au premier rang des préoccupations des agriculteurs français. Car les sujets d'inquiétude ne manquent pas depuis que Bruxelles a lancé son projet de refonte de la politique agricole commune. Tandis que la PAC 2015-2020 vit ses derniers mois, ce sera au futur président de la Commission, élu par le Parlement issu des élections de mai prochain, et à la nouvelle Commission de porter celle pour l'exercice 2021-2027.

Pour Pascal Lamy, président honoraire de l'Institut Jacques Delors, si l'agriculture européenne ne se porte pas si mal, avec un solde positif de 20 milliards d'euros sur 2.000 milliards d'euros d'import-export, sa stratégie doit être d'aller conquérir encore davantage de marchés hors d'Europe, où la croissance est plus forte, avec des positions plus offensives.

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Durcissement des normes

Mais, handicapée par les coûts de production, cette conquête passera davantage par des produits transformés agroalimentaires que des matières premières agricoles. « Compte tenu du vieillissement de la population et des quelque deux milliards de consommateurs qui vont rejoindre la classe moyenne, nous allons vers un durcissement des normes alimentaires. Ce sont les gens qui le demandent », insiste l'ancien patron de l'OMC.

C'est là, la chance de l'Europe et de la France. Mais à une condition, continuer de rapprocher la production des marchés. Or force est de constater, au vu des chiffres, que le secteur agroalimentaire français a du mal. L'excédent commercial agroalimentaire français a ainsi été réduit de près de 30 % depuis le début des années 2000, quant au secteur de la viande de volailles, il est tombé dans le rouge en 2016.

La faute, sans doute, à un accompagnement insuffisant de la transformation structurelle du modèle agricole . « On arrive à la fin du cycle de réforme. Un palier a été atteint en termes de découplage [principe selon lequel les aides allouées aux agriculteurs ne sont plus proportionnelles aux quantités produites, NDLR], avec probablement un nouveau plafonnement des subventions par exploitation, et davantage d'éco-conditionnalités », prévient Pascal Lamy.

Antoine Boudet

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