Inflation, immigration, climat… les grands sujets d’inquiétude des Européens

L’immigration fait un bond dans la liste des « enjeux prioritaires auxquels l’UE fait face », toujours dominée par l’inflation et le pouvoir d’achat, selon la dernière vague de l’étude Eurobaromètre dévoilée ce lundi par Bruxelles. Les Français se distinguent toujours par un exceptionnel pessimisme en Europe.

L'immigration est mentionnée par 24 % des sondés, soit une augmentation de sept points, dans la dernière vague de l’étude d’opinion Eurobaromètre, publiée ce lundi 10 juillet par la Commission européenne. LP/Olivier Boitet
L'immigration est mentionnée par 24 % des sondés, soit une augmentation de sept points, dans la dernière vague de l’étude d’opinion Eurobaromètre, publiée ce lundi 10 juillet par la Commission européenne. LP/Olivier Boitet

    Quels sont les grands sujets de préoccupation des Européens ? C’est à cette question que veut répondre la dernière vague de l’étude d’opinion Eurobaromètre, publiée ce lundi 10 juillet par la Commission européenne. Réalisée à travers l’Union européenne (UE) entre le 31 mai et le 22 juin 2023, l’enquête est riche en enseignements pour les états-majors des partis politiques du Vieux Continent, à onze mois des élections européennes.

    Notamment parce que le changement le plus marquant concerne sans nul doute l’immigration, qui fait un bond dans le classement de la sixième à la troisième position. Elle est mentionnée par 24 % des sondés, soit une augmentation de sept points. Cette tendance s’inscrit dans un contexte de poussée des partis d’extrême droite en Europe, au pouvoir — avec un poids variable — en Italie, en Finlande ou en Suède, en progression en Allemagne, et susceptible d’intégrer la future coalition gouvernementale en Espagne, à l’issue des élections législatives du 23 juillet.

    L’angoisse migratoire croît, mais les deux premiers sujets cités demeurent « la situation internationale » (par 25 % des sondés), et, surtout, « l’inflation et le coût de la vie », en tête de classement avec 27 %. Ce dernier chiffre connaît néanmoins une baisse de 5 points par rapport à cet hiver, laquelle fait écho au début de diminution des chiffres de l’inflation observé ces dernières semaines en Europe.

    « Ces préoccupations en matière de pouvoir d’achat ne se muent pas en une diminution du soutien à la politique européenne d’aide massive à l’Ukraine, ou en un rejet du rôle endossé par l’UE dans la transition climatique, contrairement à ce qu’espèrent certains partis populistes », note Éric Maurice, de la Fondation Robert Schuman.

    75 % des sondés approuvent l’aide financière apportée à Kiev

    Au contraire, l’action climatique, marqueur du mandat de la Commission von der Leyen, demeure à une solide quatrième place de la liste des enjeux prioritaires cités pour l’UE. Pour ce qui est de l’Ukraine, on constate « une très légère érosion, mais le soutien reste largement majoritaire », relève Daniel Debomy, conseiller « opinions publiques européennes » à l’Institut Jacques Delors.

    Ainsi, 75 % des sondés approuvent l’aide financière apportée à Kiev ; ce chiffre tombe toutefois à 64 % au sujet des livraisons d’armes. 72 % des personnes interrogées continuent de soutenir les sanctions économiques imposées par l’UE à la Russie. L’enquête interroge aussi les citoyens européens sur l’avenir de l’Union. 63 % d’entre eux se disent optimistes. Ce chiffre est supérieur à la moyenne dans tous les pays membres, sauf un : la France.

    Enquête après enquête les Français sont les plus défaitistes sur l’avenir de l’Europe. Les sondés français sont 48 % à se dire optimistes, mais la même proportion affirme être pessimiste, un record. En règle générale, l’étoile de l’Union ne semble pas pâlir aux yeux de ses citoyens. 45 % d’entre eux ont une image positive de l’UE, contre 18 % qui en ont une perception négative, un ratio stable par rapport à la précédente vague de l’enquête, datant de l’hiver dernier.