C'est Jacques Delors qui a voulu ce programme

Erasmus (European Action Scheme for the Mobility of University Students) fait partie des bonnes idées que l'Europe a réussi à concrétiser. Elle se situe dans le prolongement des idéaux qui ont fondé la communauté européenne, à l'origine, et dès 1971, les ministres de l'Éducation nationale des membres, qui étaient alors neuf, s‘étaient accordés sur le principe d'une coopération dans le domaine de l'éducation. Cela aboutira dans les années 80 aux «Joints Studies Programs», qui sont un lointain ancêtre d'Erasmus. En 1983, les ministres européens de l'Éducation se mettent d'accord sur les principes de la coopération entre les établissements d'enseignement supérieur en Europe. L'incitation à la mobilité s'appuie sur la reconnaissance des périodes d'études et des diplômes, des aides financières et d'hébergement ainsi que la simplification de certaines démarches administratives. Sous le premier septennat de François Mitterrand, l'arrivée de Jacques Delors à la tête de la Commission européenne en 1985, marque de nouvelles ambitions et une nouvelle phase politique dans le développement de la coopération dans l'enseignement supérieur. Aux yeux du président de la Commission européenne et de son équipe, le programme de mobilité devait concerner 10 % de la population étudiante ! La volonté de créer le programme Erasmus rejoignait, de plus, la priorité de la Commission concernant la réalisation du marché unique. Compte tenu des blocages politiques persistants et des craintes que soulevait au sein des États membres une action européenne dans le domaine «réservé» de l'éducation, il faudra attendre 1 987 pour que le programme Erasmus voie réellement le jour. Après avoir été rejeté trois fois, le Conseil des ministres de l'Éducation adopte finalement, le 15 juin 1987, le programme Erasmus.