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La présidence tchèque de l'UE a fait avancer l'agenda climatique

Modeste à ses débuts, l'équipe tchèque aux commandes au second semestre 2022 a fait aboutir des textes emblématiques comme la taxe carbone aux frontières et la fin des véhicules thermiques. Elle a aussi mis fin au chantage hongrois et organisé à Prague la première réunion de la « Communauté politique européenne » voulue par Emmanuel Macron.

Le Premier ministre tchèque Petr Fiala (centre) a reçu les félicitations de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et du président du Conseil européen Charles Michel à la fin du Conseil européen du 15 décembre.
Le Premier ministre tchèque Petr Fiala (centre) a reçu les félicitations de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen et du président du Conseil européen Charles Michel à la fin du Conseil européen du 15 décembre. (John THYS/AFP)

Par Karl De Meyer

Publié le 1 janv. 2023 à 15:01

Très modeste au début de sa présidence de l'Union européenne, en juillet dernier, la Tchéquie s'est au final bien débrouillée, compte tenu de la complexité des enjeux. En fin d'année, l'UE a pu aligner plusieurs avancées majeures, notamment dans le cadre de sa lutte contre le changement climatique.

Il y a ainsi eu un accord sur la réforme du marché européen du carbone et sur l'instauration d'une taxe carbone aux frontières . L'Europe s'est aussi donné les moyens d'avoir des batteries électriques plus propres et recyclables. En octobre, elle a décrété la fin de la vente des voitures neuves thermiques d'ici à 2035, envoyant ainsi un signal au reste du monde.

Au terme d'un long feuilleton qui a mis à rude épreuve les nerfs des ministres de l'Energie des Vingt-Sept, la présidence tchèque a également pu valider un mécanisme de plafonnement des prix de gros du gaz naturel .

Echec du chantage hongrois

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Le ministre tchèque de l'Industrie, Jozef Sikela, a pour l'occasion démontré qu'il ne manquait pas d'humour, arborant un sweat-shirt blanc sur lequel était inscrite une de ses déclarations, devenue culte : « We will convene as many energy councils as necessary » (nous réunirons autant de conseils énergie qu'il le faut).

La Tchéquie a aussi continué à coordonner la réponse européenne à l'agression russe, avec de nouvelles sanctions. Avec l'aide de la France et de l'Allemagne, elle est parvenue à résoudre le casse-tête hongrois . L'Europe a donc appliqué pour la première fois, à l'encontre de Budapest, le mécanisme de conditionnalité entré en vigueur en 2021 pour sanctionner des atteintes à l'Etat de droit ayant un impact sur le budget européen.

Concilier des positions très différentes

« Ce nouvel instrument a fonctionné et en sort crédible, avec un possible effet dissuasif à l'avenir », estime Sébastien Maillard, directeur de l'Institut Jacques Delors. Le plan de relance hongrois, certes validé, est conditionné à la mise en place de nombreuses réformes anticorruption.

Le chantage que le gouvernement Orban entendait exercer en prenant en otage deux autres mesures phares a échoué. L'aide macrofinancière à l'Ukraine pour 2023 a bien été adoptée, et la taxation minimale des bénéfices des multinationales se fera bien à Vingt-Sept. Face à la Hongrie, « la Tchéquie a su jouer de sa position géographique et politique d'Etat d'Europe centrale pour concilier des positions très différentes », juge Eric Maurice, de la Fondation Robert Schuman.

Nouveau cadre de coopération

Un sommet organisé avec les Balkans, à Tirana début décembre , a permis de retisser le lien avec des pays amers face à la lenteur de leur processus d'intégration. En juillet, Albanie et Macédoine du Nord ont officiellement entamé leurs négociations d'adhésion. En décembre, la Bosnie-Herzégovine a reçu le statut de candidat à l'UE, et le Kosovo en a fait la demande.

Enfin, cette présidence restera dans les annales pour l'organisation à Prague de la première réunion d'un nouveau forum dont la paternité revient à Emmanuel Macron : la Communauté politique européenne . Il s'agit d'un nouveau cadre de coopération à 44, qui s'étend de l'Islande à l'Azerbaïdjan en passant par le Royaume-Uni et vise à traiter de tous les sujets de dimension continentale : énergie, santé, défense, environnement. La deuxième réunion doit se tenir au printemps 2023 en Moldavie.

Karl De Meyer (Bureau de Bruxelles)

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