Il est rare que l’actualité internationale trouve un tel écho dans un scrutin français. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, engagée le 24 février, aura percuté la campagne de la présidentielle et placé la question des relations avec Vladimir Poutine au cœur des débats du second tour. Tandis que la guerre est de retour en Europe, le sujet est devenu une ligne de fracture entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Le conflit a retardé l’entrée en campagne du chef de l’Etat. Avant comme après le déclenchement des hostilités, Emmanuel Macron a cherché, en vain jusqu’à présent, à jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev. Son volontarisme a été d’abord plutôt bien perçu par l’opinion publique, avant de montrer ses limites, à mesure que les combats se prolongeaient.
Pour M. Macron, le dialogue avec le Kremlin reste justifié par le souci de trouver une issue à la guerre et de restaurer, à terme, l’ordre de sécurité européen, mis à terre par le conflit ukrainien. Néanmoins, les conversations téléphoniques avec Vladimir Poutine se sont interrompues dans l’entre-deux-tours, en raison, explique l’Elysée, de la découverte des atrocités commises contre des civils dans les localités un temps occupées par l’armée russe dans la région de Kiev, comme Boutcha. « Macron n’a plus trop intérêt à passer son temps au téléphone avec Poutine, alors que les Français ont l’impression que ça ne sert à rien », observe Sébastien Maillard, le directeur de l’Institut Jacques Delors.
Il vous reste 80.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.