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La Suisse en Europe: sécurité, stabilité et solidarité

CHRONIQUE. Une structure souple et réaliste, désireuse d’afficher l’unité du continent européen et ouverte sur l’avenir: la place de la Suisse est naturellement au sein de la nouvelle Communauté politique européenne, analyse notre chroniqueur François Nordmann

Ignazio Cassis à Prague, où se sont succédés un sommet européen et la première réunion de la Communauté politique européenne. Prague, 6 octobre 2022. — © EVA KORINKOVA / REUTERS
Ignazio Cassis à Prague, où se sont succédés un sommet européen et la première réunion de la Communauté politique européenne. Prague, 6 octobre 2022. — © EVA KORINKOVA / REUTERS

La participation de la Suisse au sommet de Prague, qui a lancé la Communauté politique européenne le mois dernier, n’a suscité aucun débat dans le pays, faisait observer M. Pascal Couchepin, ancien président de la Confédération. Il s’exprimait lors du huitième séminaire Suisse-Europe qui avait lieu le 11 novembre dernier à l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève. M. Enrico Letta, ancien président du Conseil des ministres italien et président de l’Institut Jacques Delors, a présenté au cours du même débat les contours de cette nouvelle construction dont il a été le précurseur. On sait que le projet de réunir l’ensemble des Etats du continent a été proposé au Parlement européen par le président Emmanuel Macron le 9 mai dernier. A l’origine, il s’agissait de créer un cercle extérieur à l’UE pour permettre aux neuf pays candidats, et à ceux qui aspirent à le devenir dans les Balkans occidentaux, de dialoguer sur un pied d’égalité avec les Etats membres de l’UE. Le traitement des dossiers de candidature peut prendre des années, voire des décennies: le retour de la guerre en Europe rend nécessaire de démontrer sans attendre l’unité des pays européens membres de l’UE et de leurs futurs partenaires, qui partagent un socle commun de valeurs, face à l’agression russe. M. Letta a tenu à relever qu’il a fallu moins de six mois à l’UE pour réaliser cette idée. Entre-temps, le Conseil européen l’a modifiée: il a renoncé à établir un lien avec l’élargissement de l’Union et à exiger que les partisans se reconnaissent dans les valeurs de l’UE. C’est ainsi que la liste a été ouverte à des pays autoritaires – l’Azerbaïdjan et la Turquie, ainsi que les pays qui n’envisagent pas d’adhérer à l’UE –, aux membres de l’AELE, dont la Suisse, ainsi qu’au Royaume-Uni.

C’est le président Mitterrand qui, le premier, a formulé la notion de Confédération européenne au lendemain de la chute du mur de Berlin, en 1989, mais l’inclusion de l’URSS parmi les participants l’a rendue inacceptable à nombre de pays d’Europe de l’Est. Il n’y a pas eu de controverse cette année sur l’absence de la Russie et de son alliée, la Biélorussie: il allait de soi que l’agresseur ne serait pas invité à Prague où se sont retrouvés 44 pays pour traiter de la sécurité et de la stabilité en Europe, du climat, de l’énergie et de la situation économique. Tous tenaient à manifester leur solidarité avec l’Ukraine. La structure de cette nouvelle formation est on ne peut plus légère: pas de siège, pas de secrétariat, pas de présidence permanente, pas de statut. Il n’y a pas eu de déclaration finale: c’est la photo de famille à la fin de la journée qui envoie le signal de l’unité continentale.

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