Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« La zone euro est confrontée à une inversion de la dynamique de convergence affectant ses principales économies, dont celles de la France, de l’Italie et de l’Espagne »

L’économiste Pierre Jaillet déplore, dans une tribune au « Monde », que le cadre budgétaire européen, mis en place depuis le 1ᵉʳ janvier, fasse l’impasse sur la question d’une orientation budgétaire commune pour la zone euro.

Publié le 08 février 2024 à 18h15 Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Jacques Delors (1925-2023) portait un regard sans complaisance sur l’union économique et monétaire (UEM) dont le volet économique, pour reprendre ses termes, était le talon d’Achille. Le compromis laborieux entre Etats « dépensiers » et « frugaux » sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance (PSC), qui entre en vigueur en 2024, semble conforter ce diagnostic.

A l’origine de l’UEM prévalait l’hypothèse que la convergence des économies et le respect par les Etats d’un code de bonne conduite autorisaient une coordination macroéconomique minimaliste fondée sur la pression des pairs et la fixation de normes de référence – 60 % et 3 % du produit intérieur brut (PIB) pour les dettes et les déficits publics –, complétées ensuite par une cible de déficit structurel et un objectif de réduction d’un vingtième par an des dettes excédant 60 % du PIB.

Ces règles n’ont guère été respectées (une fois sur deux en moyenne, une fois sur cinq par la France ou l’Italie…). Le plafond des 3 % a été régulièrement enfoncé, les soldes structurels ignorés et les dettes publiques ont fortement divergé. La surveillance macroéconomique communautaire s’est en outre révélée inapte à prévenir les déséquilibres ayant conduit à la crise de la zone euro de 2010-2014. L’UEM a survécu grâce au Mécanisme européen de stabilité et à la mobilisation par la Banque centrale européenne (BCE) d’instruments anti-fragmentation, dans un rôle d’assureur en dernier ressort de l’intégrité de la zone euro.

L’échec du PSC a souvent été attribué à la complexité des règles ou à leur nature trop coercitive, dont certains Etats ont pu s’abstraire quand d’autres s’y conformaient (ces derniers étant ceux où le PIB par habitant a le plus progressé depuis 1999). La pertinence théorique ou empirique des références de 3 % et 60 % du PIB a aussi été discutée. Mais il faut plutôt admettre une défaillance de la gouvernance économique globale de la zone euro, les garanties offertes par la BCE créant un aléa moral peu propice au respect d’une discipline collective.

Appropriation nationale

Les objectifs affichés de la réforme du PSC étaient de le simplifier et de faciliter son « appropriation » par les Etats. Or le premier objectif est loin d’être atteint. Les Etats dont le déficit et la dette dépassent 3 % et 60 % du PIB présenteront des programmes pluriannuels de dépenses garantissant de façon « plausible » la soutenabilité de leur dette à un horizon de quatre ans (et sept ans s’ils engagent des réformes structurelles conformes aux objectifs de l’Union). Ces programmes devront assurer une baisse annuelle de 0,5 % à 1 % des ratios de dette (selon qu’ils dépassent 60 % ou 90 % du PIB), tout en préservant une marge de 1,5 % par rapport au seuil de 3 %.

Il vous reste 54.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.