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L’enjeu pour l’Europe, ne pas rater la prochaine révolution numérique

Les leviers pour donner toute sa puissance à la « tech » européenne sont identifiés. Le Vieux Continent s’emploie à les activer pour rattraper son retard.

Par  et

Publié le 11 décembre 2020 à 01h53, modifié le 11 décembre 2020 à 09h17

Temps de Lecture 6 min.

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« Les Américains ont les GAFA [Google, Amazon, Facebook, Apple], les Chinois ont les BATX [Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi] et les Européens ont la RGPD. » L’aveu de faiblesse est signé Emmanuel Macron, dans un entretien diffusé sur le site du fonds Atomico, mardi 8 décembre, à l’occasion de la publication du rapport « L’état de la tech en Europe ». A défaut d’avoir réussi à faire émerger des géants du numérique, le Vieux Continent en est réduit à créer des régulations défensives, comme le Règlement général sur la protection des données (RGPD), pour éviter d’être réduit à une colonie numérique.

Dans l’esprit du président de la République, il s’agit désormais, pour l’Europe, de marcher sur ses deux jambes : se donner tous les outils juridiques pour contrer ces nouveaux maîtres du monde, mais aussi faire le pari de l’émergence de leaders européens capables de rivaliser d’égal à égal avec leurs concurrents chinois et américains.

La marche est haute. Un peu plus de 10 % des licornes – ces start-up valorisées à plus de 1 milliard de dollars (826 millions d’euros) – de la planète sont européennes, selon le recensement effectué par le cabinet CB Insights. Autre chiffre symbolique : avec une capitalisation boursière de 2 100 milliards de dollars, Apple pèse à lui seul aussi lourd que l’ensemble des entreprises du CAC 40.

Avec une telle puissance de frappe, la marque à la pomme – comme les autres géants de la tech – a les moyens de racheter toute société qui tenterait de rivaliser avec elle. « On ne pourra pas gagner en essayant de copier Google ou Amazon », affirme Bernard Gainnier, président du cabinet PwC pour la France et le Maghreb.

Un décrochage qui remonte au début des années 2000

Le décrochage de l’Europe dans la bataille du numérique remonte au début des années 2000, quand s’est popularisé Internet. « C’est là qu’on a perdu pied. On n’a pas su suivre », estime M. Gainnier. Les ferments de ce déclin sont plus anciens, explique Paul-François Fournier, directeur exécutif à la banque publique d’investissement Bpifrance, et datent de la formation, autour des années 1950, de la Silicon Valley. En rapprochant les centres de recherche et les entreprises, en créant les conditions du financement de nouvelles sociétés avec le développement du capital-risque, la Californie, bien aidée par les commandes d’Etat, a créé l’environnement qui accouchera des plus grandes entreprises technologiques mondiales. « Au fond, ce sont les Américains qui ont créé les conditions et les règles de cet écosystème du numérique. Cela a mis presque cinquante ans à se matérialiser », tempère M. Fournier.

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