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« L’intégration graduelle des pays des Balkans construirait un pont solide entre actuels et futurs membres de l’UE »

Les deux chercheurs Lukas Macek et Strahinja Subotić plaident, dans une tribune au « Monde », en faveur d’un processus d’élargissement renouvelé, vingt ans après la promesse faite par l’Union européenne au sommet de Thessalonique.

Publié le 19 juin 2023 à 16h00 Temps de Lecture 3 min.

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Il y a vingt ans, le 20 juin 2003, le sommet de Thessalonique annonçait une nouvelle ère dans les relations entre l’Union européenne (UE) et les Balkans, avec la promesse d’une perspective européenne donnée à cette région, éveillant ainsi l’espoir d’un avenir meilleur, pacifique et commun.

Certes, les pays des Balkans occidentaux ont progressivement obtenu le statut de candidat, la libéralisation des visas et des accords de libre-échange avec l’UE. Mais, à l’exception de la Croatie, ils attendent toujours que l’espoir de rejoindre l’Union se matérialise.

L’enlisement du processus d’adhésion a gommé la distinction entre les pays les plus avancés et les retardataires, ce qui a vidé de sa substance le principe directeur de « plus pour ceux qui en font plus, moins pour ceux qui en font moins ». Par ailleurs, le peu d’impact sur la vie des citoyens a fortement réduit l’attractivité du processus d’élargissement. Bref, ce dernier est devenu un exercice interminable, avec un pouvoir de transformation limité.

L’attitude ambiguë de l’UE à l’égard des « stabilocraties »

Comment en est-on arrivé là ? Bien sûr, les élites politiques dans la région portent une forte part de responsabilité. Toutefois, la déclaration de Jean-Claude Juncker, en 2014, selon laquelle il n’y aurait pas d’élargissement pendant le mandat de la Commission européenne qu’il présidait alors, a eu un effet désastreux sur la motivation des pays candidats à s’engager de bonne foi dans le processus.

L’attitude ambiguë de l’UE à l’égard du développement des « stabilocraties » – des régimes hybrides dont les velléités autocratiques ont été tolérées au nom de la stabilité – a contribué à freiner les progrès de la démocratie dans la région. De plus, plusieurs vétos de certains Etats membres ont envoyé un message funeste quant aux fruits pouvant être recueillis après des décisions politiquement difficiles.

Le besoin de mener à bien le dialogue Belgrade-Pristina n’a pas reçu l’attention adéquate, ce qui a provoqué des effets négatifs. Pire, par son immaturité géopolitique, l’UE a manqué de vigilance permettant à la Chine et à la Russie de s’immiscer dans les Balkans au détriment de l’influence politique, économique et sociale de l’UE. En clair, l’UE s’est contentée de chanter des berceuses sur la perspective européenne, au lieu d’adopter des mesures tangibles à même de changer substantiellement le cours des choses.

Or, aujourd’hui, l’agression de la Russie contre l’Ukraine pousse à une redéfinition de l’architecture du continent. De fait, l’obtention par l’Ukraine et la Moldavie du statut de candidat a relancé la politique d’élargissement, suivie par l’octroi du statut de candidat à la Bosnie-Herzégovine, la libéralisation de visas pour le Kosovo et l’ouverture des négociations avec la Macédoine du Nord et l’Albanie.

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