L’OMC : un avion sans pilote : épisode • 2/4 du podcast La gouvernance mondiale dans la tourmente

Genève, Suisse, 9 décembre 2019 - Roberto Azevêdo, directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), est à son siège en marge d'une réunion de son conseil général.  ©Maxppp - SALVATORE DI NOLFI/EPA/Newscom
Genève, Suisse, 9 décembre 2019 - Roberto Azevêdo, directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), est à son siège en marge d'une réunion de son conseil général. ©Maxppp - SALVATORE DI NOLFI/EPA/Newscom
Genève, Suisse, 9 décembre 2019 - Roberto Azevêdo, directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), est à son siège en marge d'une réunion de son conseil général. ©Maxppp - SALVATORE DI NOLFI/EPA/Newscom
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Alors que la crise induite par la pandémie de Covid-19 rend l’OMC plus nécessaire que jamais, le blocage auquel elle fait face depuis plusieurs mois semble la rendre aussi obsolète qu’indispensable.

Avec
  • Elvire Fabry Chercheuse senior sur la géopolitique du commerce à l’Institut Jacques Delors
  • Jean-Marc Siroën Professeur émérite de sciences économiques à l'université Paris-Dauphine, spécialiste d'économie internationale
  • Paul Tourret directeur de l’ISEMAR, l’Institut Supérieur d’Économie Maritime

En mai 2020, l’OMC perdait son directeur général : Roberto Azevêdo. Si elle a pris tout monde de court, cette démission n’a pas perturbé outre-mesure le président américain Donald Trump, qui s’est contenté de rappeler à quel point il trouvait l’Organisation Mondiale du Commerce « horrible ».

Invoquant des raisons familiales pour interrompre son mandat avant terme, le Brésilien a rappelé à quel point l’institution se trouvait dans une impasse depuis le blocage, en décembre 2019, de son organe de règlement des différends. L’impression de naufrage s’y est renforcée cet été, lorsque la presse a révélé que Roberto Azevêdo avait quitté son poste non pour se lancer dans une carrière politique dans son pays, comme on l’avait pressenti, mais pour un poste de direction chez Pepsi...

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En pleine crise économique mondiale, ce désaveu est cinglant : difficile de ne pas y voir une marque d’impuissance, dans le contexte actuel de rejet américain du multilatéralisme commercial. Et alors que la crise induite par la pandémie de Covid-19 rend l’OMC plus nécessaire que jamais, le blocage auquel elle fait face depuis plusieurs mois semble la rendre aussi obsolète qu’indispensable.

Pourquoi les Etats-Unis refusent-ils de nommer les nouveaux juges qui permettraient de remettre en marche l’organe d’appel de l’OMC ? Comment les Européens se positionnent-ils face à ce blocage ? Dans quelle mesure la Chine en est-elle également responsable ?

Quelle réforme engager pour relancer la gouvernance multilatérale du commerce mondial, bien en peine depuis l’échec du cycle de Doha, au début des années 2000 ?

Une discussion en compagnie de Jean-Marc Siroën, professeur émérite de sciences économiques à l'université Paris-Dauphine, spécialiste d'économie internationale, et d'Elvire Fabry, chercheuse en charge de la politique commerciale à l'institut Jacques Delors, spécialiste de l'action extérieure de l'Union Européenne et des négociations du TTIP (partenariat transatlantique de commerce et d'investissement).

Le focus du jour 

Le commerce maritime, un espace sans foi ni loi ?

Avec Paul Tourret, géographe, expert des industries maritimes, navales et portuaires, directeur de l'Institut supérieur d'économie maritime (Isemar)

1er août 2019, Le Havre, France - Grâce à ses grues de levage, la Générale de Manutention Portuaire charge et décharge quotidiennement les conteneurs des navires à quai dans le port du Havre
1er août 2019, Le Havre, France - Grâce à ses grues de levage, la Générale de Manutention Portuaire charge et décharge quotidiennement les conteneurs des navires à quai dans le port du Havre
© Maxppp - PHOTOPQR/LE PARISIEN/OLIVIER BOITET

Extraits sonores

- Le directeur de l'Organisation Mondiale du Commerce, Roberto Azevedo, démissionne (RTS, 15 mai 2020)

- Selon Donald Trump, les Etats-Unis ont été très maltraités par l’OMC (The Independent, décembre 2019)

- La signature des accords de Marrakech - fondateurs de l’OMC - le 15 avril 1994. On entend dans cet extrait de reportage Fassassi Yacoubou, ministre du Commerce Extérieur du Bénin et Gérard Longuet, alors ministre français du Commerce Extérieur (France 2, reportage de Philippe Sassié, 15 avril 1994)

Extraits musicaux

- « Dancers » de Plaid (label : Warp Records)

- « Where we are » de Curtis Harding (label : Kobalt Music)

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