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L’Union européenne confrontée au « Brexit sans fin » de Boris Johnson

Deux ans après l’accord, l’UE fait face à la contestation de Londres sur son application en Irlande du nord. Les Britanniques tentent de diviser les Vingt-Sept, mais la Commission a choisi pour l’instant la conciliation.

Publié le 23 novembre 2021 à 05h00, modifié le 23 novembre 2021 à 07h21 Temps de Lecture 4 min.

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Boris Johnson à South Shields (Grande-Bretagne) 22 novembre 2021.

Analyse. Une histoire sans fin. Cinq ans et demi après que les Britanniques ont choisi de quitter l’Union européenne (UE), Londres et Bruxelles continuent à négocier les conditions de leur divorce, comme si cette rupture ne devait jamais être consommée. Au terme de négociations aussi longues que difficiles, deux accords ont pourtant été signés entre le Royaume-Uni et les Vingt-Sept, en octobre 2019 puis en décembre 2020, qui encadrent leurs relations et devaient, en théorie, leur permettre de partir sur de nouvelles bases.

Lire l’éditorial du « Monde » : Accord sur le Brexit : amer soulagement

Bien sûr, Londres a quitté les institutions européennes. Mais le gouvernement de Boris Johnson n’en finit pas de contester les accords qu’il a signés, quand bien même ils ont été adoptés par les députés de Westminster. Aujourd’hui, Boris Johnson souhaite renégocier le très sensible protocole nord-irlandais, un accord aussi complexe que bancal – personne n’a trouvé mieux – qui permet d’éviter le retour d’une frontière physique entre les deux Irlandes et de respecter l’accord de paix entre Dublin et Belfast : il offre un statut dual à l’Irlande du Nord – elle fait partie du Royaume-Uni, mais reste dans l’UE pour les échanges de biens – et prévoit donc des contrôles en mer (que les Vingt-Sept ont délégués aux Britanniques) entre Grande-Bretagne et Irlande du Nord.

Au-delà de la question des contrôles qu’il veut supprimer, le premier ministre exprime plusieurs exigences, inacceptables pour Bruxelles. Entre autres, il refuse que son pays puisse être soumis aux décisions de la Cour de justice de l’UE (dispositif justifié par le fait que l’Irlande du Nord reste dans le marché intérieur). Jusqu’au-boutiste, le premier ministre menace même d’activer l’article 16 du protocole, permettant sa suspension unilatérale, si Bruxelles n’accepte pas de réécrire le texte.

« Un morceau de l’UE »

Pour leur part, les Européens ne tombent pas dans la surenchère et se disent prêts à tous les efforts pour trouver un compromis. A condition, martèlent-ils, de ne pas compromettre la paix en Irlande, ni de mettre en danger le sacro-saint marché intérieur, auquel l’Irlande du Nord pourrait être une porte d’entrée déloyale si les contrôles ne suivent pas. « Ce qui est en jeu ici, c’est un morceau de l’UE », juge Elvire Fabry, de l’Institut Jacques-Delors. La Commission, tout en assurant préparer des mesures de rétorsion contre le Royaume-Uni, si celui-ci venait à activer l’article 16, continue donc à négocier avec Londres.

Elle est désormais prête à alléger substantiellement les contrôles sur les biens venant de Grande-Bretagne et destinés à rester en Irlande du Nord, notamment la fameuse saucisse anglaise. En contrepartie, les Vingt-Sept souhaitent pouvoir vérifier que ces marchandises ne seront pas, en réalité, destinées à la République d’Irlande, et donc à l’Europe… Compte tenu de la détérioration de la confiance entre Bruxelles et Londres, il s’agit là d’un véritable pari.

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