Plan de relance européen post-Covid : ça passe ou ça casse

L’Union européenne se réunit ce vendredi et peut-être jusqu’à dimanche pour un sommet historique. Les 27 se mettront-ils d’accord pour emprunter ensemble 750 milliards d’euros afin d’abonder le plan de relance post-épidémie ?

 La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron vont tenter de peser de tout leur poids pour un accord européen.
La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron vont tenter de peser de tout leur poids pour un accord européen. Reuters/Jeon Hayoung

    Pour la première fois depuis presque cinq mois, les dirigeants des 27 Etats membres de l'Union européenne se retrouvent ce vendredi à Bruxelles (Belgique), à 10 heures, pour un sommet physique. « A l'ancienne », dit un diplomate. Pas tout à fait : délégations très réduites, médias tenus à l'écart, le coronavirus dicte encore ses règles. L'enjeu, historique, imposait des discussions directes et non par écrans interposés.

    Quel objectif? Trouver un accord sur le plan de relance de 750 milliards d'euros concocté par la Commission européenne, sur la base de l'accord franco-allemand du 18 mai, pour redresser les économies frappées par la pandémie de Covid-19. Il se compose de 500 milliards d'euros de subventions et de 250 milliards de prêts remboursables. Pourquoi «historique »? Parce que tout repose sur un endettement mutuel des 27, la Commission empruntant ces sommes au nom de tous. Cette solidarité européenne est une première, rendue possible par la conversion de la chancelière Angela Merkel, alors que ces eurobonds étaient jusqu'ici un tabou en Allemagne. « Avec son accord du 18 mai, le couple franco-allemand a esquissé un changement révolutionnaire de la vie européenne », salue Enrico Letta, ex-Premier ministre italien et président de l'Institut Jacques-Delors. Les pays riches du Nord ont compris qu'eux-mêmes ne pourront pas s'en sortir si leurs partenaires du Sud s'effondrent. « Après avoir déçu au début de la crise sanitaire, l'Europe est fortement attendue par les opinions… et par les marchés financiers », dit un conseiller d'Emmanuel Macron.