Le processus de relance économique de l’Union européenne (UE) franchit un nouveau palier. Les ministres des finances européens se réunissent mardi 13 juillet à Bruxelles pour approuver les plans de relance nationaux financés par le budget européen. Cette étape sonne le début de la mise en place concrète du plan de relance européen baptisé « Next Generation EU », dont l’enveloppe de 750 milliards d’euros doit être redistribuée aux États membres afin de redynamiser leurs économies, durement touchées par la crise du Covid-19.

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Les ministres des finances de l’UE devront approuver au cas par cas les plans de relance nationaux pour activer ce premier déblocage des fonds européens. Des approbations formelles « dans la mesure où les projets présentés par les États membres doivent d’abord être validés par la Commission européenne avant d’être soumis aux ministres », explique Andreas Eisl, économiste spécialiste du budget européen à l’Institut Jacques Delors.

« C’est une étape importante car cela signifie que les premiers financements européens vont être distribués aux États membres dès cet été », précise le chercheur. Cette distribution reste toutefois progressive : le montant de la première enveloppe est fixé à hauteur de 13 % de la valeur totale du plan national soumis aux autorités européennes. La France, dont le dossier sera sur la table des grands argentiers de l’Union mardi 13 juillet, devrait ainsi toucher environ cinq des 39,4 milliards d’euros qui forment son programme de relance.

Bras de fer avec la Hongrie

Si des États membres comme l’Allemagne, le Portugal, l’Espagne ou encore l’Italie attendent eux aussi l’approbation finale des ministres des finances, tous ne sont pas concernés par la réunion de mardi. C’est par exemple le cas de la Hongrie, dont la validation préalable du plan de reprise par la Commission européenne « n’est pas encore conclue », a indiqué lundi une porte-parole de l’institution.

Bruxelles reproche au régime hongrois de ne pas respecter certaines règles relatives à l’État de droit qui constituent des critères à l’approbation du plan de relance. « Bruxelles utilise le levier budgétaire pour mettre la pression sur la Hongrie mais une solution devrait être trouvée », observe toutefois Andreas Eisl. Malgré ce bras de fer persistant, le chercheur salue les avancées réalisées au niveau communautaire : « Pour la première fois, un endettement commun va permettre de résoudre une crise commune. La mise en œuvre concrète de ce projet commence maintenant. »