Russie, Birmanie, Venezuela : l’arme des sanctions

Les États-Unis ont menacé les généraux birmans de sanctions économiques mercredi 10 février 2021 ©AFP - YE AUNG THU
Les États-Unis ont menacé les généraux birmans de sanctions économiques mercredi 10 février 2021 ©AFP - YE AUNG THU
Les États-Unis ont menacé les généraux birmans de sanctions économiques mercredi 10 février 2021 ©AFP - YE AUNG THU
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Jusqu'à quel point ce levier économique est-il efficace ?

Avec
  • Jeremy Ghez Professeur à HEC, spécialiste de la politique américaine
  • Julien Vercueil professeur d’économie à l’INALCO et spécialiste des économies post-soviétiques et de la Russie
  • Laurence Daziano Economiste, maître de conférences à Sciences Po et membre de la Fondapol
  • Pascal Lamy Ancien directeur de l’OMC et président du Forum de Paris pour la Paix
  • Jean-Marc Thouvenin Professeur en droit public et secrétaire général de l’Académie de droit international de La Haye

Russie, Birmanie, Venezuela, Hong Kong, Biélorussie: lors de la  dernière réunion des ministres des affaires étrangères lundi dernier,  l’Union Européenne a distribué des sanctions à tour de bras. Leurs  cibles : des responsables civils ou militaires coupables de violations  graves des droits humains. 

Hier, vendredi, Washington a sanctionné des Saoudiens  impliqués dans l’assassinat de l’opposant Kashoggi. Les Etats-Unis viennent aussi de déclencher des sanctions contre la junte birmane, et  envisagent la même méthode pour punir la Russie d’agressions  informatiques à répétition. La Russie, qui depuis l’annexion de la  Crimée en 2014 et la poursuite du conflit dans le Donbass ukrainien, reste frappée par différentes mesures de rétorsion occidentales. 

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Vu de Téhéran, l’enjeu des négociations renouées avec Washington et les  Européens pour ranimer l’accord nucléaire de 2015 est bien d’obtenir la  levée des sanctions qui saignent à blanc l’économie iranienne. Quant à  la concurrence frontale entre la Chine et les Etats-Unis, c’est à coup  de sanctions économiques que l’administration Trump a tenté de  l’emporter. Ajoutons-y les mesures frappant la Turquie, le Venezuela, la Syrie, la Corée du Nord, la Lybie, le Yemen, Al Qaida, la liste n’est  pas exhaustive, et on obtient un panorama élargi qui démontre à quel  point les sanctions sont devenues la panacée des conflits  internationaux. 

Qu’elles soient diplomatiques ou économiques,  collectives ou unilatérales, qu’elles ciblent un régime, des entreprises  ou des individus, qu’elles émanent de l’ONU, de l’Union Européenne ou  de certains pays occidentaux, leur prolifération pose question. De  quelles mesures s’agit-il, et dans quel objectif ? Au delà d’une  portée symbolique, quelle est leur efficacité ? Quel impact sur les  régimes visés, les économies, les populations ? 

Quels effets directs et  indirects sur les échanges internationaux? Pourquoi les Etats-Unis se  sont-ils arrogés un droit d’extraterritorialité sans limites, la Chine  pourrait-elle les suivre dans cette voie ? Les sanctions sont-elles la  seule arme qui reste aux démocraties ?

Christine Ockrent reçoit Laurence Daziano, économiste, maître de conférences à Sciences Po et membre de la Fondapol, autrice de nombreuses notes sur le site de la Fondapol, Pascal Lamy, président émérite de l’Institut Jacques Delors, Julien Vercueil, professeur de sciences économiques à l’INALCO, auteur de “Économie politique de la Russie, 1918-2018" (Seuil, 2019), Jean-Marc Thouvenin, professeur en droit public et secrétaire général de l’Académie de droit international de La Haye et Jérémy Ghez, professeur associé en économie et Co-Directeur du Centre HEC Paris de Géopolitique, auteur du livre « Etats-Unis : déclin improbable, rebond impossible » (VA Editions, février 2019)

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