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Sur fond de crise ukrainienne, les Européens cherchent à réduire leur dépendance au gaz russe

Depuis quelques semaines, les Etats-Unis ont accéléré leurs livraisons de gaz naturel liquéfié, et l’UE multiplie les contacts pour diversifier ses approvisionnements, par crainte de mesures de rétorsion de Moscou.

Par  (Bruxelles, bureau européen) et

Publié le 29 janvier 2022 à 05h26, modifié le 29 janvier 2022 à 10h09

Temps de Lecture 8 min.

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Construction du Nord Stream 2 au fond de la mer Baltique pour le transport du gaz entre la Russie et l’Allemagne, en novembre 2018.

La crise ukrainienne a violemment rappelé aux Européens à quel point ils sont dépendants de la Russie pour leur approvisionnement en énergie. Alors qu’ils menacent de prendre des sanctions lourdes contre Moscou si Vladimir Poutine décidait d’envahir l’Ukraine, ils savent qu’il y a urgence à desserrer l’étau du gaz russe. Les Etats-Unis l’ont bien compris qui se disent prêts à aider le Vieux Continent dans ce cas de figure.

« Les Etats-Unis et l’UE [Union européenne] travaillent conjointement à assurer un approvisionnement continu, suffisant et ponctuel de gaz naturel à l’UE depuis diverses sources à travers la planète pour éviter des chocs d’approvisionnement, y compris ceux qui pourraient résulter d’une nouvelle invasion russe de l’Ukraine », ont déclaré, vendredi 28 janvier, dans un communiqué commun, le président américain, Joe Biden, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Depuis trois semaines, les discussions entre la Maison Blanche et Bruxelles se sont intensifiées, afin de se préparer au scénario du pire qui verrait Moscou couper le robinet du gaz aux Européens, sur fond de flambée des prix de l’énergie. Ditte Juul-Jorgensen, à la tête de la direction générale énergie de la Commission, était d’ailleurs à Washington, il y a quelques jours.

Se préparer au scénario du pire

Les Etats-Unis sont de gros producteurs de gaz naturel liquéfié (GNL), qui est acheminé par voie maritime avant d’être regazéifié dans des terminaux, et peut donc se substituer facilement au gaz classique, qui, lui, se transporte dans des gazoducs et n’offre aucune souplesse. Ils ont commencé à accroître leurs livraisons aux Européens – « ces trois dernières semaines, entre 70 et 80 cargos américains de GNL ont été reroutés vers l’Europe », confie la Commission – mais il leur faut pouvoir passer à la vitesse supérieure.

Ursula von der Leyen et Joe Biden multiplient également les contacts avec les autres producteurs de GNL, qu’il s’agisse des pays du Golfe, de l’Egypte ou encore de l’Algérie, afin qu’ils réorientent une partie de leur production vers le Vieux Continent. La présidente de l’exécutif communautaire s’est ainsi entretenue, le 27 janvier, avec l’émir du Qatar, qui sera reçu par le président américain, le 31 janvier.

Mais la production mondiale de GNL n’est que peu extensible et elle est déjà, pour l’essentiel, prévendue. En clair, si les Européens veulent en récupérer une partie, il faut que les pays qui l’ont achetée – comme le Japon, la Chine ou encore la Corée – renoncent, au moins temporairement, à certaines livraisons. C’est donc un vaste marchandage entre gouvernements du monde entier qui s’est engagé et qui va se poursuivre ces prochains jours. Avec en ligne de mire le 7 février, date à laquelle doit se tenir à Washington un sommet Etats-Unis - Europe consacré à la sécurité énergétique.

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