Jamais dans l’histoire de l’Union européenne (UE) Moscou n’avait suspendu ses livraisons de gaz. C’est chose faite pour la Pologne et la Bulgarie, dont les contrats d’approvisionnement arrivaient cette semaine à échéance. Ils ont refusé de payer en roubles, comme l’exigeait Vladimir Poutine. Le géant russe Gazprom a annoncé ce mercredi la suspension, conséquence «d’actes inamicaux» selon le Kremlin, qui fait référence au soutien de ces deux pays à l’Ukraine. Pour Phuc-Vinh Nguyen, expert en politique énergétique à l’Institut Jacques-Delors, avec son décret du 31 mars, Vladimir Poutine a «modifié unilatéralement la devise du contrat», ce qui est «complètement illégal». Et le fait d’avoir suspendu les livraisons est un point de non-retour.
Les deux pays sont très dépendants au gaz russe (45% pour la Pologne, 70% pour la Bulgarie). Comment vont-ils s’en sortir d’un point de vue énergétique ?
C’est différent pour les deux pays, dont les contrats de long terme se terminaient de toute manière en 2022. La Pologne a été très intelligente en anticipant : elle a très bien avan