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Européen de la semaine

Terry Reintke et Bas Eickout, têtes de liste des Verts aux élections européennes

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Les écologistes européens ont choisi leurs têtes de liste pour les élections de juin. Réunis en congrès à Lyon du 2 au 4 février, les membres des Verts ont désigné un homme et une femme, par souci de parité : l'eurodéputée allemande Terry Reintke et l’élu néerlandais Bas Eickhout. Leur dynamisme et leur enthousiasme ne seront sans doute pas de trop pour mener une campagne qui s’annonce délicate.

L'eurodéputée allemande Terry Reintke, et le Néerlandais Bas Eickhout à Lyon en France, le 3 février 2024 ont été choisis par les écologistes européens pour les élections de juin prochain.
L'eurodéputée allemande Terry Reintke, et le Néerlandais Bas Eickhout à Lyon en France, le 3 février 2024 ont été choisis par les écologistes européens pour les élections de juin prochain. AFP - OLIVIER CHASSIGNOLE
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« Je sais que l'on a parfois l'impression que la campagne sera difficile, mais on voit et on sent qu’on est une famille très forte, unie et prête à faire campagne », a lancé Bas Eickhout en conférence de presse à l’issue du congrès des Verts. De fait, les sondages prédisent un recul substantiel des Verts par rapport au précédent scrutin : de quatrième force au Parlement, ils pourraient être rétrogradés à la sixième, derrière les formations d’extrême droite ID et ECR.

Issu de la gauche écologiste, Bas Eickhout a été chercheur à l’Agence néerlandaise pour l’amélioration de l’Environnement avant d’être élu député européen en 2009. Deux ans plus tôt, il avait partagé le prix Nobel de la paix avec les autres co-auteurs du rapport du Giec sur le changement climatique. Aujourd’hui vice-président de la Commission Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire, à 47 ans, le Néerlandais est tête de liste pour la deuxième fois d’affilée ; en 2019, il avait mené la campagne européenne des Verts avec l’Allemande Ska Keller. Élu expérimenté, il connaît bien les arcanes du Parlement. « Un bon choix », estime Camille Defard, chef du centre Énergie-environnement de l’Institut Jacques Delors. « C’est quelqu’un qui est très technique, qui connaît très bien les dossiers et qui a une belle aura politique au sein de l’écosystème ».

Extrême droite en hausse

De onze ans sa cadette, Terry Reintke est en lice pour un troisième mandat. Lors de sa première élection en 2014, cette native de Gelsenkirchen dans la Ruhr, née un 9 mai, journée de l’Europe, était alors la plus jeune eurodéputée de l’hémicycle. Elle est aujourd’hui la vice-présidente du groupe des Verts/Alliance libre européenne. Lors du congrès de Lyon, dans un anglais tout aussi bon que son collègue néerlandais, l’élue allemande a insisté sur la menace que constitue, selon elle, la montée de l’extrême droite dans les sondages. « Cette menace existe, nous ne pouvons pas le nier », a-t-elle lancé, avant d’appeler les militants et les élus à ne pas rester les bras croisés en s’inspirant d’exemple comme la Pologne, où après huit années de gouvernement populiste PiS, le gouvernement est désormais dirigé par le pro-européen Donald Tusk.

Avec la lutte contre d’extrême droite, Terry Reintke, qui appartient à l'aile gauche de son parti, mène aussi d’autres combats, tels que lutte contre les violences faites aux femmes au moment du mouvement #MeToo de 2017 et les droits de LGBT+. Au congrès de Lyon, la maîtresse de cérémonie n’est autre que sa compagne, la sénatrice française Mélanie Vogel, qu’elle a rencontrée lorsque cette dernière faisait un stage au Parlement européen.

Plus connue à Bruxelles qu’à Berlin, cette représentante des Grünen, les Verts allemands, eux-mêmes engagés dans une coalition sociale-démocrate affaiblie, a fort à faire. Sa désignation est « un pari sur sa capacité à mobiliser les électeurs allemands », estime Camile Defard, qui souligne le « poids disproportionné des libéraux par rapport à leur poids électoral dans l’inflexion de ce gouvernement de coalition. Ça ne profite absolument pas aux Verts parce qu’ils sont associés à un gouvernement qui n’arrive pas à faire passer les réformes qu’ils souhaitent ».

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L’écologie « en défense plutôt qu’en attaque »

Les mouvements des agriculteurs placent aujourd’hui les Verts en premières lignes des critiques. Terry Reintke a dû récemment se défendre des accusations selon lesquelles les élus écologistes, avec leur politique environnementale, seraient responsables d’une réglementation excessive. Les écologistes se disent prêts à continuer à défendre le Green Deal, de plus en plus contesté par certains groupes, tels que les agriculteurs.

La tâche s’annonce délicate. « L'atmosphère, l'humeur du temps en Europe n’est pas tellement positive pour les thèmes de l'environnement et du réchauffement climatique. Actuellement, l'écologie est un peu en défense plutôt qu'en attaque », note Daniel Boy, directeur de recherche numérique à Sciences Po. Dans ce contexte, souligne-t-il, les Verts ne seront pas en position d’en demander plus. « Rehausser encore plus l'ambition climatique n'est pas la priorité. La priorité, c'est la mise en œuvre des textes qui ont déjà été adoptés », abonde Camille Defard. « Les Verts pâtissent de leurs très grandes ambitions climatiques et du manque de moyens dont on dispose pour les réaliser, que ce soit au niveau européen, national ou local ».

Défini au congrès de Lyon, le programme électoral européen des écologistes européens reste ambitieux. Il souhaite que l'UE atteigne la neutralité climatique d'ici 2040, soit dix ans plus tôt que prévu.

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