Ukraine : l'Europe peut-elle être autre chose que spectatrice ?

Le président américain Joe Biden et le président russe Vladimir Poutine se sont réunis le 16 juin 2021 lors d'un sommet à Genève (Suisse). ©Getty - Sergei Bobylev/TASS
Le président américain Joe Biden et le président russe Vladimir Poutine se sont réunis le 16 juin 2021 lors d'un sommet à Genève (Suisse). ©Getty - Sergei Bobylev/TASS
Le président américain Joe Biden et le président russe Vladimir Poutine se sont réunis le 16 juin 2021 lors d'un sommet à Genève (Suisse). ©Getty - Sergei Bobylev/TASS
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Le conflit entre les armées russe et ukrainienne connaît un regain de tensions. Alors que les réunions pour trouver une solution à la crise s’enchaînent, comment l’Europe peut-elle peser face aux négociateurs russes et américains ? Quelles seront les conséquences sur la sécurité européenne ?

Avec
  • Emilija Pundziute-Gallois Docteure en science politique de l'Université Vytautas Magnus de Kaunas, en Lituanie, ancienne diplomate
  • Cyrille Bret Géopoliticien, maître de conférences à Sciences Po Paris, chercheur associé à l’institut Jacques Delors

Les négociations entre Russie et Etats-Unis ont récemment repris à Genève avec, au menu, la situation à la frontière ukraino-russe. La tension entre les héritiers des deux géants de la guerre froide est palpable au point que le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, a déclaré ce matin sur France 2 que « la situation est très grave » et que « tous les éléments sont réunis pour qu’ait lieu une intervention » russe alors que les européens « n’ont aucune information sur la volonté du président Poutine de passer à l’action. ». 

Parallèlement, les Etats-Unis viennent d’annoncer que le président Biden avait donné l’ordre de repositionner plus à l’Est certaines unités de l’OTAN positionnées en Europe. 

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Que disent et que font les membres de l’Union européenne face à ce conflit potentiel à leurs frontières ? Pourquoi l’Allemagne et la France semblent-ils mener une politique qui ne comble pas de satisfaction la Pologne ou les pays baltes ? 

Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Emilija Pundziute-Gallois, docteure en science politique de l'Université Vytautas Magnus de Kaunas (Lituanie), chercheure associée au CERI (Sciences Po), ancienne diplomate, Pierre Andrieu, ancien ambassadeur, ancien co-président français du Groupe de Minsk de l’OSCE et Cyrille Bret, philosophe et géopoliticien.

"C’est par la coopération qu’on s’intègre et qu’on achève une certaine interdépendance qui nous assure la paix (…) La diplomatie est très active depuis le début de cette crise. Joe Biden est allé chercher les pays principaux de l’Union européenne. Il y a des consultations dans différents formats, les européens vont à Moscou. C’est long, mais c’est aussi notre richesse, car c’est comme ça que la démocratie fonctionne." Emilija Pundziute-Gallois

"L’Union européenne, et en particulier le couple franco-allemand, est très investi dans la résolution de cette crise, depuis 2014, par des instruments financiers de soutien au budget ukrainien, de soutien diplomatique. (…) Mais les discussions se tiennent entre les Etats-Unis et la Russie (…) les européens apparaissent alors comme des enjeux et non pas comme des acteurs de cette crise." Cyrille Bret 

"L’ambition de Poutine est de faire en sorte que la Russie ne soit plus humiliée par l’Occident. Il est clair que la Russie a perdu la guerre froide. (…) Poutine profite des divisions au sein de l’Europe, entre les pays plus à l’Est, et de l’autre côté des pays de l’Europe occidentale qui prônent le dialogue, et également des divisions entre l’Union européenne et les États-Unis." Pierre Andrieu

Le Temps du débat
38 min

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