Union européenne : Bruxelles accueille Giorgia Meloni avec pragmatisme et méfiance

Giorgia Meloni a rencontré ce jeudi les présidents des trois principales institutions de l’Union européenne pour son premier déplacement à l’étranger en tant que présidente du Conseil italien.

Ce jeudi, Giorgia Meloni a successivement rencontré les présidents des trois principales institutions de l’Union, dont l’Allemande Ursula von der Leyen, qui dirige la Commission européenne. Reuters/Yves Herman
Ce jeudi, Giorgia Meloni a successivement rencontré les présidents des trois principales institutions de l’Union, dont l’Allemande Ursula von der Leyen, qui dirige la Commission européenne. Reuters/Yves Herman

    Malgré une proximité idéologique revendiquée avec les gouvernements ultra-conservateurs polonais et hongrois, ce n’est ni à Varsovie ni à Budapest que Giorgia Meloni a choisi de se rendre pour son premier déplacement à l’étranger en tant que présidente du Conseil italien, mais bien à Bruxelles. Ce jeudi 3 novembre, la grande gagnante des élections législatives du 25 septembre, y a successivement rencontré les présidents des trois principales institutions de l’Union, la Maltaise Roberta Metsola pour le Parlement européen, l’Allemande Ursula von der Leyen qui dirige la Commission, puis le Belge Charles Michel, à la tête du Conseil européen. « Je suis contente du climat que j’ai trouvé à Bruxelles », a déclaré la dirigeante souverainiste de 45 ans. « D’un point de vue personnel, humain, il s’est créé un échange très franc et très positif », a-t-elle ajouté à l’issue d’une journée sans accroc dans la droite ligne d’une campagne électorale où la cheffe du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, autrefois radicalement europhobe, a pris grand soin d’arrondir les angles avec l’UE.

    « Ceux qui s’attendaient à de l’euroscepticisme et à un flirt avec des gouvernements nationalistes d’Europe de l’Est ont jusqu’ici été contredits par les faits. Le gouvernement Meloni prend un départ rassurant sur le front européen », pose Lorenzo Castellani, chercheur spécialiste de l’histoire des institutions politiques de l’Université Luiss Guido Carli, à Rome. La principale raison derrière cette ligne résolument UE-compatible est connue : cruellement dépendante des quelque 145 milliards d’euros qu’elle doit encore recevoir au titre du plan de relance européen post-pandémie, l’Italie est dans une situation économico-financière ultra-tendue, qui lui interdit toute espèce de rupture avec l’Union.

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