Zelensky a bouclé sa tournée européenne sous les applaudissements

Durant ces quelques jours loin de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky n’a eu de cesse de réclamer des réponses concrètes à sa demande d’avions de combat.

Source AFP

Le président ukrainien a réitéré à Bruxelles le souhait que son pays intègre l'Union européenne.
Le président ukrainien a réitéré à Bruxelles le souhait que son pays intègre l'Union européenne. © DIEGO RAVIER / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Temps de lecture : 4 min

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Acclamé par les eurodéputés, applaudi par les dirigeants des Vingt-Sept réunis en sommet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a bouclé jeudi 9 février au soir sa visite européenne à Bruxelles. Après plus de huit heures passées au sein des institutions européennes, il a quitté le sommet en début de soirée pour le palais royal, où il a été reçu par le roi des Belges, Philippe.

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Durant ces quelques jours loin de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky n'a eu de cesse de réclamer des réponses concrètes à sa demande d'avions de combat. Les Européens ont pour l'instant refusé de s'engager. Le chef de l'État ukrainien a toutefois évoqué « des signaux positifs ». « Nous voulons obtenir ces avions dont nous avons besoin et il y a des accords qui […] ne sont pas publics », a-t-il assuré au cours d'une conférence de presse, sans plus de précisions.

« Je ne peux tout simplement pas rentrer à la maison sans résultat », a martelé le dirigeant ukrainien, qui a eu une série d'entretiens avec les États membres répartis par groupes.

Poignée de main avec Orban

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que les Vingt-Sept étaient « convaincus de l'urgence » d'agir face aux avancées de l'armée russe, un an après le début de l'invasion de l'Ukraine, mais n'a pas parlé d'avions. « Nous ne défendons pas que notre territoire, nous défendons notre maison européenne », a plaidé Volodymyr Zelensky, qui a remercié les chefs d'État et de gouvernement des pays de l'UE de leur « soutien sans faille ».

Ces derniers l'ont applaudi lors de la traditionnelle photo de famille, à l'exception du Hongrois Viktor Orban, qui entretient une position ambiguë sur la guerre en Ukraine. « À la place d'un applaudissement, une poignée de main », a tweeté dans la soirée le directeur politique du Premier ministre nationaliste, photo à l'appui.

Dans la matinée, Volodymyr Zelensky a été accueilli par les eurodéputés qui lui ont réservé une ovation debout. La main sur le cœur, il a écouté l'hymne ukrainien aux côtés de la présidente du Parlement, Roberta Metsola, qui a salué « une journée historique pour l'Europe ». L'Union européenne et ses États membres évaluent à « au moins » 67 milliards d'euros leur soutien militaire, financier et humanitaire à Kiev depuis le début du conflit le 24 février 2022.

Les Européens prudents sur la livraison d'avions de chasse

Volodymyr Zelensky avait entamé mercredi sa mini-tournée européenne, son deuxième déplacement à l'étranger depuis le déclenchement par la Russie de la guerre il y a presque un an. Il s'était rendu aux États-Unis en décembre. « Après Washington, il était essentiel pour les Européens de recevoir Zelensky à Bruxelles. Le détour par Londres et Paris affiche Zelensky aux côtés des seules puissances nucléaires du continent », a relevé Sébastien Maillard, directeur de l'Institut Jacques-Delors.

Reçu à Londres mercredi par le Premier ministre Rishi Sunak et le roi Charles III, le président ukrainien avait été ensuite accueilli à Paris par son homologue français Emmanuel Macron en présence du chancelier allemand Olaf Scholz pour un dîner tardif à l'Élysée. Tous deux ont pour l'instant temporisé sur les avions.

Des avions de chasse réclamés par l'Ukraine ne pourront « en aucun cas » être livrés « dans les semaines qui viennent », a affirmé Emmanuel Macron devant la presse dans la nuit de jeudi à vendredi, assurant privilégier des armes « plus utiles » et « plus rapides ». « Je n'exclus absolument rien », a ajouté le président français, mais « ça ne correspond pas aujourd'hui aux besoins ».

« Vous avez demandé des armes, y compris des (avions de chasse) MiG-29 pour protéger votre ciel et votre peuple. Je vais m'y atteler. La Slovaquie est avec vous », a en revanche tweeté le Premier ministre slovaque Eduard Heger.

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Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré que son pays « ne sera pas le premier à livrer des avions de combat », mais répondrait « positivement » si d'autres ouvraient la voie.

À Londres, Rishi Sunak a promis de former des pilotes de chasse « aux normes de l'Otan » et demandé à l'armée britannique d'étudier de possibles livraisons d'avions, soulignant que cette solution n'était envisageable qu'à « long terme ».

Les Occidentaux se montrent réticents, craignant une escalade avec Moscou. Mais des tabous sont tombés depuis un an et les soutiens de Kiev ont déjà accepté en janvier de fournir des chars lourds.

Kiev aux portes de l'Union européenne ?

Un porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a mis en garde contre « un engagement croissant de l'Allemagne, du Royaume-Uni, de la France dans le conflit ». « La frontière entre engagement indirect et direct disparaît peu à peu. On ne peut que le regretter », a-t-il dit.

Le président ukrainien a par ailleurs réitéré à Bruxelles le souhait que son pays, qui a obtenu en juin le statut de candidat à l'UE, puisse entamer des négociations d'adhésion cette année. Charles Michel et Ursula von der Leyen ont souligné les progrès « impressionnants » de l'Ukraine dans la mise en œuvre de réformes, tout en reconnaissant que la route vers l'intégration serait longue et difficile.

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Commentaires (32)

  • huguemarthe

    L'empire revient avec les descendants des Habsbourg, Napoléon IV ? Des membres de leurs familles sont élus eurodéputés au sein du parti des droites.

  • lorlei

    Si j'ai de l'empathie pour les Ukrainiens, les Russes aussi, Dans mon quartier cosmopolite, il y a une ukrainienne, une russe, on ne voit pas de différence entre les deux slaves aussi gentilles l'une que l'autre.
    Pourquoi l'Ukraine a-telle un passé si tourmenté, (Nation depuis trente ans ! C'est peu !) ? Un peuple est toujours responsable d'une façon ou d'une autre de l'Etat de son pays
    Quant à la Russie, un passé tourmenté aussi, avec un peuple responsable également. , mais d'une richesse intellectuelle certaine, (scientifiques, , musiciens, peintres, écrivains)
    l'Ukraine a été un terrain pour hommes d'affaires, c'est dommage, la matière grise est la même chez ces deux peuples frères.
    Je pense et j'espère que cette guerre finira vite, Poutine n'est pas Hitler, il faut un accord de paix, c'est urgent.
    -

  • Alain (Paris)

    @lorlei à 19h17.
    "les frontières ne sont pas le seul critère pour définir un pays".
    C'est un argument de cour d'école, que je n'aurais même pas osé soutenir en CM2.

    On ne vous demande pas d'éprouver de la sympathie pour Zelensky, mais pour les 40 millions d'Ukrainiens auxquels la Russie a volé leur vie en paix, leurs existences, leurs maisons.

    Une guerre pour des raisons absurdes que vous cautionnez. Avoir de l'empathie pour les 40 millions d'Ukrainiens, c'est sans doute trop vous demander.