Hongrie: le grand bluff entre Orban et Bruxelles
Des consultations se sont engagées ces derniers jours afin de trouver un accord sur l’enveloppe hongroise du plan de relance européen « le plus vite possible », selon l’expression d’une porte-parole de la Commission européenne. La part de l’emprunt commun dévolue à Budapest est bloquée depuis plus d’un an, sur fond de désaccords sur la lutte contre la corruption et le respect du principe d’Etat de droit.
« Nous sommes devenus plus optimistes » estime la ministre de la justice hongroise, Judit Varga, dans un entretien accordé cette semaine au Financial Times, sur les négociations en cours quant au plan de relance européen. Le déblocage des quelque 14 milliards d’euros de fonds européen (5,8 milliards en subventions et 8 milliards en prêts à taux réduits) est donc en bonne voie selon la ministre, qui salue un « changement d’atmosphère » dans les négociations. L’optimisme de Judit Varga fait écho à de nombreuses déclarations faites récemment au plus haut de l’Etat hongrois, à commencer celles de son Premier ministre, Viktor Orban, faisant état d’une ouverture aux exigences de la Commission en matière de lutte contre la corruption, de protection de l’Etat de droit ou encore un engagement à sortir de la dépendance aux énergies russes.
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