Edouard Lecerf : "L'impact d'Omicron sur la campagne est déjà là, et cela va continuer"

Ce vendredi, Emmanuel Macron prononcera les derniers vœux de son mandat ©AFP - Xose Bouzas / Hans Lucas
Ce vendredi, Emmanuel Macron prononcera les derniers vœux de son mandat ©AFP - Xose Bouzas / Hans Lucas
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Ce vendredi, Emmanuel Macron prononcera les derniers vœux de son mandat ©AFP - Xose Bouzas / Hans Lucas
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Thierry Chopin, conseiller spécial à l’Institut Jacques Delors et professeur de science politique à l'Université catholique de Lille, et Edouard Lecerf, directeur général adjoint de l'Institut de sondages BVA, sont les invités du grand entretien de la matinale.

Avec
  • Edouard Lecerf Directeur général adjoint de l'Institut de sondages BVA
  • Thierry Chopin Professeur de science politique à l'Université catholique de Lille, conseiller spécial à l’Institut Jacques Delors

Alors que le président de la République doit prononcer ses vœux ce vendredi soir, c'est la crise sanitaire qui occupe la une de l'actualité. Le variant Omicron va-t-il changer le cours de la campagne électorale ? "L'impact d'Omicron sur la campagne est déjà là, puisqu'on ne parle que de ça. C'est un élément qui va continuer. Que ce soit sur le bilan ou sur la suite, on va être dans cet environnement Covid", explique Edouard Lecerf, directeur général adjoint de l'institut de sondages BVA. Un environnement qui va jouer sur l'image des candidats, et qui pourrait enfin avoir un effet sur la participation.

Aujourd'hui, pas encore officiellement candidat, Emmanuel Macron a "les atouts de quelqu'un qui est chef de guerre : aujourd'hui 40% des Français ont une bonne opinion de lui, et cette partie de l'électorat nous dit qu'il a été là, qu'il s'est adapté et qu'il a réussi à faire bouger les choses", selon Edouard Lecerf. Mais il affirme aussi qu'en face, les opposants vont mettre en avant la fatigue de la société, qui présente une particularité : "Ce qui est frappant, c'est que la fatigue est chez les élèves et les profs, les salariés et les chefs d'entreprise, les malades et les soignants. Réussir à passer à travers cela est compliqué". 

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Selon Edouard Lecerf, la polarisation va être très forte, dans la campagne électorale, entre le groupe qui est pour la mise en avant des libertés et d'autres qui vont préférer contrôler la situation sanitaire. "Certains candidats vont en jouer, et ce soir, _Emmanuel Macron va devoir faire quelque chose de différent, il va devoir miser sur l'alliance__, le fait d'avoir un projet commun, de se retrouver_". 

L'autre élément clivant, c'est le rapport à l'Europe, qui en France selon Thierry Chopin est assez particulier : selon lui, une majorité de Français est attachée aux grandes valeurs fondatrices de la construction européenne, mais en même temps très sceptique, déçue, du manque de résultats. "L'élément majeur du rapport de défiance des Français à l'Europe, c'est la méconnaissance de l'Europe. La question de l'information est, de ce point de vue, majeure", ajoute-t-il. 

Enfin, quel est le paysage politique actuel d'après Edouard Lecerf ? "A gauche, on a des candidats trop faibles pour pouvoir s'imposer mais qui se croient trop forts pour se retirer. Chacun d'entre eux pense être celui qui peut être le noyau central", analyse-t-il d'un côté. Et en face, "à droite, la capacité qui compte, c'est de montrer qu'on peut effacer le trauma de 2017, retrouver une crédibilité présidentielle".

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